Promesse faite à Alexandrina le 25 février 1949 :
Afin que cette dévotion révélée par Jésus à la bienheureuse
Alexandrina Maria da Costa, soit bien comprise, il est important de la placer
dans le contexte où elle fut reçue. Elle écrivit dans son journal spirituel du
25 février 1949 :
“Hier matin [donc le
24 février], j’ai senti comme si toute la méchanceté du monde se déversait sur
moi. Tout était contre moi et moi, j’étais le monde. Cela m’a causé un tel
tourment que je ne savais pas comment y résister. Je me suis souvenue que
l’ordre de soulagement, imposée par mon Père spirituel ne devait pas avoir
lieu.”
Cet ordre du Père Mariano Pinho, visait à la préserver,
pendant quelques instants du moins, à des souffrances qui étaient de plus en
plus terribles. Et, miracle divin, Jésus obtempérait aux demandes du saint
Prêtre. Mais, laissons à Alexandrina le soin de nous raconter la suite :
“Je me suis trompée et
je sentais et voyais avec les yeux de l’âme, dans ma poitrine une brebis étalée
par terre, prisonnière dans les haies d’épineux. Je cheminais vers le Jardin
des Oliviers, et elle restait à l’intérieur de moi. Pendant l’après-midi, tout
est disparu, et ma souffrance s’est amenuisée. La nuit venue, je suis revenue à
cette même et terrible souffrance. Sur le sol du Jardin des oliviers un autel
s’est levé, autel de douleur entouré par tous les martyres. Sur cet autel
était, il n’y avait plus une brebis entourée d’épines, mais un agneau très doux
qui recevait tout sans donner signe de vie, alors qu’il possédait toute la vie.
De cet agneau sortait tout ce qui était bonté, et il brûlait dans de telles
flammes que celles-ci embrasaient l’autel et tout le sol du Jardin des Oliviers”.
Cet éclat des flammes, qui embrasent sans consumer, fit
comprendre à la simple et humble fille, que cela ne pouvait venir que de Jésus,
de l’Époux qu’elle chérissait tant et si tendrement. Le comprenant, elle ne
peut pas s’empêcher de le crier dans son âme, car tout se passe dans son plus
profond intérieur :
“C’était Jésus,
c’était Jésus, j’ai senti que c’était Lui. Oh ! Combien Il aimait, et
combien, en retour, Il recevait de malice et d’ingratitude ! À ce
moment-là il s’est passé quelque chose qui aggrava beaucoup ma souffrance. Le
démon profita de cette occasion pour me tourmenter. Sans même le vouloir, je
voyais tout ce qu’il y a de pire ; cela a été pour moi motif d’une grande
agonie. Mon Dieu, s’il est possible, éloignez de moi cette souffrance. Cela m’a
permis de m’unir à la prière de Jésus. N’éloignez pas de moi Votre Face, ô mon
Jésus, ne me laissez pas seule un unique instant, car ce court instant serait
suffisant pour que je désespère ! J’ai passé toute ma nuit dans une mer de
souffrances.
Au petit matin, dans
mon monde, s’est levé le même autel de douleur entouré de haies épineuses et le
même petit agneau s’y trouvait, lui aussi. Dans cet état je suis repartir vers
le Calvaire. À toutes les atrocités, ce doux agneau répondait avec douceur et
amour. Il était en flammes et au travers d’elles, au travers de la blancheur de
sa grâce, du Sang tombait en abondance qui arrosait la terre. La fin de la
montagne approchait et l’innocent Agneau, restait sur l’autel du sacrifice. Il
savait qu’Il allait mourir et avait hâte de donner sa vie. Quel amour !
Quel amour ! Cela ne pouvait être que l’amour d’un Dieu, l’amour de
Jésus !
En haut du Calvaire,
au lieu d’une croix, resta présent le même autel et le même Agneau entouré de
flammes et versant son sang. Plus l’heure du dernier soupir de Jésus
approchait, plus la cruauté se déchaînait contre l’Agneau innocent et plus
encore les flammes de son amour se répandaient sur tant de malice et
d’ingratitude. L’Agneau allait mourir et à ce moment-là, la nuit se changea en
jour, la mort se changea en vie, car l’Agneau accueillait toute l’humanité dans
son Cœur.
Je n’ai plus vu ni
l’autel ni l’Agneau. Je suis restée là, comme si je ne vivais pas. Peu après
Jésus est venu, Il a parlé dans mon cœur, comme s’Il me parlait depuis une
fenêtre”.
En effet, Jésus va parler à son épouse, à sa bien-aimée et
pour cela, Il va lui parler avec amour, mais aussi avec une certaine fermeté.
Écoutons ses paroles :
“— Ma fille, Ma
fille, victime de Jésus, victime de l’humanité, victime de ta Patrie, de ton
Portugal. Ma fille, Ma fille, petite folle de l’Eucharistie, aime-Moi, aime-Moi
et fais-Moi aimer. C’est par toi que Je veux être aimé, c’est par toi que Je
veux beaucoup de prières et que l’on M’aime. C’est par toi que Je veux être
réparé, et par toi que J’exige réparation. Répara pour tant de sacrilèges, pour
tant de crimes et d’iniquités. Ta souffrance a atteint son comble. Je pourrais
dire que Mon divin amour envers toi a lui aussi atteint son comble, non pas que
Mon amour ait des limites, mais parce que Je t’aime avec l’amour dont peut être
aimée une créature humaine ; Je t’aime à la folie.”
Et c’est là que se place cette promesse incroyable dont nous
ne pouvons deviner la portée, mais comprenons toute son importance, toute sa
force, toute sa puissance d’amour. Jésus continue sa conversation avec
Alexandrina et lui dit :
“— Ma fille, mon
épouse bien-aimée, fais que Je sois aimé, consolé et réparé dans mon
Eucharistie. Annonce ceci en Mon Nom :
Tous ceux qui
communieront respectueusement, avec une sincère humilité, ferveur et amour les
six premiers jeudis de cinq mois consécutifs et feront une heure d'adoration,
restant intimement unis à Moi, devant Mon Tabernacle, Je leurs promets le Ciel.
C'est pour honorer par l'Eucharistie Mes saintes
Plaies, honorant en premier lieu celle de Ma sacrée épaule, si oubliée.
Ceux qui le feront, ceux qui, à Mes saintes Plaies
ajouteront celles de Ma Mère Bénie et en leur nom nous demanderont des grâces,
qu'elles soient spirituelles ou corporelles, Je les leur accorderai, à moins
que les grâces demandées soient nuisibles à leurs âmes.
Au moment de la mort, Je prendrai Ma Très-Sainte Mère
avec Moi, pour le défendre”.
Cette déclaration inespérée et inattendue, attendrit le cœur
d’Alexandrina, car elle était la “gardienne de l’humanité pécheresse”. Alors
son cœur parla pour elle :
“— Ô mon Dieu,
comme Vous êtes bon, combien est infinie et sans limites votre
miséricorde ! Permettez que tous communient respectueusement, dans les
dispositions requises afin tous se rendent dignes pour recevoir vos divines
promesses. Accordez-moi, mon Jésus, à moi aussi la même grâce”.
Le colloque se prolongea encore pour un petit moment, mais
l’essentiel concernant cette divine et formidable promesse est là.
Méditons avec des cœurs d’enfants ce don qui nous est donné
gratuitement et faisons tout ce que nous pouvons pour suivre les conseils du
Seigneur et être dignes de bénéficier de sa divine miséricorde.
Alphonse Rocha
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