mardi 18 mai 2021

COMBIEN VOUS ÊTES BOM, MON JÉSUS

Je sentais battre son divin Cœur


À nouveau le baume m'a encore adouci. Il faisait déjà nuit, j'étais prostrée sur le sol du Jardin en agonie, suant du sang. Je sentais mon cœur uni à la terre dure et, à chaque respiration, il me semblait que des rafales de sang jaillissaient de mon corps, que la terre aussitôt absorbait. Tôt le matin, je sentais que je sortais de prison, de cette prison de Jésus, mais Il ne venait pas avec moi, je venais seule, couverte de coups de pied et poussée dans tous les sens.

Puis je suis montée au Calvaire, mon corps était comme un torchon imbibé de sang qui était traîné d'un côté à l'autre par des cordes et avec le même sang j'ai laissé marquées les pierres du chemin. Douleur de mort, soupirs cachés, pas un mot de regret tout au long du voyage. Sur le Calvaire clouée sur la croix, j'avais l'impression d'haleter sur la poitrine de Jésus et je sentais battre son divin Cœur. Ses gémissements, ses soupirs qui traversaient mon cœur étaient comme des épines tranchantes qui le transperçaient. Un poids écrasant m'anéantissait, le sang coulait sur le Calvaire. J'ai aussi ressenti une grande humiliation de me voir entourée de gens, ce qui a considérablement augmenté mon tourment. Uniquement pour l'amour de Jésus, si ce n'était pas pour Lui, j'aurais voulu être seule. Le silence de la mort vint, elle régna sur le Calvaire. Jésus s'est empressé de revenir avec Sa vie et Sa lumière, Il fit mon âme nager, non pas dans une mer de joie, mais dans la douceur, le confort et la paix.

— Ma fille, ma fille, j'ai faim, j'ai soif, je brûle, viens me désaltérer, viens désaltérer ma soif, viens éteindre ce feu. Ma faim est pour les âmes, ma soif est pour l'amour. Viens, viens satisfaire Mon Divin Cœur, aime-Moi, aime-Moi, fais que beaucoup de cœurs M'aiment, amène-les à Moi.

— Ô mon Jésus, mon Jésus, puisque je suis pauvre, je n'ai rien pour combler Votre faim et mon cœur froid n'a pas d'amour pour Vous aimer ; comment Vous satisfaire ? Donnez-moi, donnez-moi ce qui est à Vous, puis venez à moi pour chercher ce que Vous désirez. Je suis Votre victime.

A ce moment-là, j'eus l'impression que ma poitrine et mon cœur s'ouvraient en grand ; et Jésus retirait de mon cœur à pleines mains je ne sais pas quoi, et tout amassait pour Lui.

— Je suis déjà heureux, ma fille, je suis déjà consolé, ma faim et ma soif sont apaisées. (Alexandrina Maria da Costa: 06-01-1950)

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