PREMIÈRE LETTRE
R., le 30 mars 2004
anniversaire de la naissance d’Alexandrina
anniversaire de la naissance d’Alexandrina
Mon ami,
Tu me demandes, de te parler d’Alexandrina de Balasar ou
plus exactement Alexandrina Maria da Costa.
Selon ce que tu me dis, dans ta région vivent bon nombre de
portugais dont une grande partie garde une foi intacte et même militante. En
les côtoyant, tu aurais, toujours selon toi, entendu parler de cette personne
que tu connais mal, car les renseignements que tu as sur elle sont très
succincts.
Alexandrina est ce que l’on pourrait appeler “une âme
d’exception” ou encore une “âme-victime” dont la mission première a été celle
de veiller sur tous les tabernacles du monde, si délaissés par les fidèles qui
ont un peu oublié que Jésus s’y trouve Vivant et Vrai.
Mais, mon ami, je dois te prévenir que je ne pourrai pas
résumer sa vie en une seule lettre, car sa vie et son parcours spirituel sont
exceptionnels : j’ai peur qu’en faisant court, tu n’apprennes pas
grand’chose de sa vie et de sa spiritualité, ainsi que de sa mission au sein de
l’Église.
Elle est né à Balasar, petit village du nord du Portugal,
entre Braga — son diocèse — et Porto, le mercredi 30 mars
1904. Elle fut baptisée le 2 avril suivant qui était samedi saint cette
année-là.
Plusieurs faits importants dans la vie d’Alexandrina se sont
passés d’ailleurs pendant la semaine sainte…
Mais avant de te parler d’elle je vais rapidement te
présenter sa famille : sa mère et sa sœur.
Sa mère
Maria Ana da Costa, jeune femme célibataire, issue d’une
famille plutôt aisée, s’était laissée convaincre par un voisin, homme peu
scrupuleux, qui lui promettait le mariage mais qui, après lui avoir fait deux
enfants — Deolinda et Alexandrina — se maria avec une
autre, la laissant seule élever ses deux filles.
Se sentant trompée, Maria Ana prit un autre tournant dans sa
vie et est devenue un exemple pour son village. En effet, une conversion
complète s’opéra en elle et les villageois l’ont vue dès lors assister non
seulement aux messes dominicales mais aussi aux messes quotidiennes. Elle s’est
chargée du fleurissement des autels, finissant même par avoir la clef de
l’église paroissiale, pour mieux remplir sa tâche.
Ce fut alors qu’elle déménagea de Gresufes, lieu-dit à
environ un kilomètre de l’Église et vint habiter un autre lieu-dit, près de
l’église et qui porte un nom prédestiné : Calvaire.
Dotée d’un mâle caractère, après avoir assisté à la messe
matinale, elle s’en allait dans les champs où de durs travaux l’attendaient ;
elle gagnait ainsi son “pain quotidien” et de quoi nourrir ses filles auxquelles
elle dispensait une éducation exemplaire, aux dires de ceux qui l’ont connue.
Deolinda
La sœur aînée d’Alexandrina, après sa scolarisation apprit
le métier de couturière et confectionnait, pour les gens du village et villages
voisins, des chemises, des pantalons et autres habits, ainsi que tous autres
genres de travaux inhérents à la couture.
Elle était d’une extrême délicatesse et d’une grande
sagesse. Sa vie durant — elle ne s’est jamais mariée — elle
s’occupa de sa jeune sœur et devint même plus tard sa “secrétaire”. Le Père
Mariano Pinho, premier Directeur spirituel d’Alexandrina — ainsi que
de Deolinda — avoua un jour qu’il ne savait laquelle des deux était
la plus sainte.
Alexandrina : premières années
Alexandrina et sa sœur, lorsque que l’âge scolaire arriva,
ont été envoyées par leur mère dans la ville voisine de Póvoa de Varzim, chez
des amis qui les hébergèrent pendant dix-huit mois.
Deolinda qui avait déjà quelques connaissances, y appris à
lire et à écrire, et y obtint même son seul diplôme de troisième classe. Quant
à Alexandrina, elle n’y appris pas grand’chose, car la nostalgie de sa mère et l’envie
de revenir à Balasar finirent par avoir raison de la décision maternelle.
Dès qu’elle eut douze ans, elle accompagna sa mère dans les
champs où son courage faisait l’admiration de tous : elle finit même par
gagner autant que sa mère, c’est-à-dire autant qu’une grande personne.
Ce fut pendant ces temps de travaux qu’un premier incident
eut lieu : elle tomba en bas d’un arbre alors qu’elle coupait des branches
pour donner à manger aux vaches du propriétaire. Elle eut très mal et dût
rester alitée quelques jours.
Sa mère la plaça ensuite chez un voisin, un homme exécrable
et méchant qui jouera un rôle très important et déterminant dans la vie de la
jeune fille.
Maria Ana lui imposa quelques obligations, dont celle de
laisser Alexandrina assister à la Messe tous les dimanches.
Le cultivateur essaya de respecter cet engagement, mais il
était libertin, trop libertin et, un jour, vers la fin de l’après-midi il
demanda à Alexandrina de surveiller une paire de bœufs pendant que lui il
allait à Póvoa de Varzim, pour une affaire, dit-il. La jeune fille accepta,
bien entendu… Mais le temps passait et la peur s’installait… Ce ne fut que très
tard dans la nuit que son patron est revenu un peu éméché et la gratifia dès
son arrivée de quelques mots moins dignes, dont il avait l’habitude. Il venait
de passer une partie de la nuit “en bonne compagnie”.
Alexandrina raconta cela à sa mère qui n’hésita pas une
seule seconde à retirer sa fille de chez un homme aussi brutal et mal élevé.
La jeune fille devait avoir alors 13 ou 14 ans.
***
Mon ami, je continuerai mon exposé de cette vie extraordinaire,
dans une prochaine lettre.
Ton ami dévoué.
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