Tu es la vie de l'amour!
Le cœur en sang et l’âme défaite en douleur à cause des souffrances causées
par la cène d’hier soir, lors de cette assemblée d’amis et de la trahison, je
me suis réveillée ce matin après un léger sommeil e aussitôt j’ai été attachée
par la ceinture, traînée par les cheveux, flagellée, couronnée d’aiguës épines
qui me causaient tant de douleurs qu’il me semblait avoir la tête en feu. Je
suis tombée plusieurs fois, je suis tombée sur des pierres. De mes genoux et de
mon visage des morceaux de chair y restaient accrochés, ainsi que des trainées
de sang. Un amour irrésistible, sorti de mon cœur, m’attachait encore davantage
à la croix. L’amour surpassait toutes les souffrances.
Sur le calvaire, en haut de la croix, quelles douleurs violentes causées
par le fait d’avoir la tête unie à la croix ! Les épines la pénétraient de
plus en plus profondément : la souffrance atteignait son comble. Après une
longue agonie et d’un horrible abandon, j’ai senti que la terre s’ouvrait,
ainsi que le roulement des pierres. Tout a tremblé. Je suis restée comme si mon
âme me quittait et que je n’eus plus de vie. Le cœur a été ouvert, il laissa
échapper les dernières goûtes de sang et eau. Je suis restée ainsi, sans vivre,
ni sur terre, ni au ciel. Après un long moment passé ainsi, mon Jésus est venu
et Il m’a dit :
— Ma fille, vie de l’amour, lumière de l’Évangile. Tu es la vie de
l’amour, car tu l’allumes dans beaucoup de cœurs et l’y fais naître, en eux tu
le fais vivre. Voilà l’édifice de ton âme, c’est un édifice mondial. Tu es la
vie et la reine de l’amour. C’est de l’édifice de ton âme qu’il se propage dans
toute l’humanité. Cet édifice est garni de l’abondance de tes vertus. Combien
elles sont belles ! Tu es lumière de l’Évangile, car ta vie, si pleine de
merveilles, montre plus clairement ce que fut Ma vie sur la terre : Ma
Passion, Ma miséricorde, Ma tendresse, la folie de Mon divin Amour. Il montre combien
J’ai souffert et combien Je t’ai fait ressembler à Moi. Mes souffrances ont été
infinies, infinies sont les tiennes également, car tu es transformée dans
l’infini. Tu es la rédemptrice transformée en son Rédempteur. Ce n’est qu’ainsi
que tu peux sauver des âmes par milliers, par millions. J’accepte toutes tes
souffrances et avec elles Je sauve des âmes dans tout l’univers. Bientôt Je te
dirai, Ma fille, [le nom] de l’une d’elles, sauvée grâce à toi. Tu n’y es pas
allée la sauver avec tes paroles, avec ton exemple et tes vertus, mais Moi, J’y
suis allé, très loin apportant tes souffrances, lui pardonner et l’appeler à
Moi.
— Jésus, Jésus, savez-Vous de qui Vous parlez ? Ne savez-Vous pas
ce que je suis ? Ou avez-Vous oublié ma misère ? Quelle honte, quelle
terrible confusion que la mienne ! Qui êtes Vous et qui suis-je ! Que
dites-Vous sur cet abîme de misère ?
(Sentiments de l’âme, 13
avril 1945 – Vendredi)
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