Une fille comme les autres...
J’aimais beaucoup ma sœur, mais
quand je me fâchais avec elle, je lui jetais tout ce qui se trouvait à portée
de mes mains. Je me souviens l’avoir fait au moins deux fois. Je veux que ma
méchanceté ne reste pas dissimulée.
J’adorais aussi lui faire des
farces. Quelquefois, me levant avant elle, je mettais des pièges sur le pas de
la porte, pour la faire tomber, comme pour lui dire qu’elle était paresseuse.
Des farces de ce genre je lui en fais plusieurs.
Je lui ai même fait de farces de mauvais goût. Un jour,
ayant soulevé le couvercle d’un bahut, je l’ai laissé tomber, avec un grand
fracas et, ensuite, je me suis mise à crier, comme si je m’étais coincée les
mains. Deolinda est venue aussitôt, effrayée et angoissée... Et moi, après
coup, je me sentais peinée de l’avoir ainsi offensée. Je n’étais pas non plus rancunière, je préférais plutôt embrasser les personnes
qui m'avaient offensée. Malgré tout cela et le fait de grimper aux arbres ― j’y grimpais fort bien ― jamais je
n’ai fait de mal aux oiseaux. J’étais incapable de défaire un nid, ou même de
jouer avec les oisillons. Je souffrais beaucoup quand je voyais des nids défaits
ou quand j’entendais le piaillement triste et douloureux des oiseaux. J’ai même
pleuré quelquefois, lorsque je me rendais compte qu’ils avaient perdu leurs petits.
Dans le cocon familial, je ne sais pas ce que je racontais,
mais je mettais tout le monde de bonne humeur, j’étais le boute-en-train. Ma
mère avait l’habitude de dire, à ce sujet: “Les
riches ont leurs bouffons; je ne suis pas riche, mais j’en ai un aussi”. (Autobiographie)
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