Réjouis-toi, tu le verras au Ciel !
Au
commencement du mois d’octobre 1945, Alexandrina dicta pour son Journal ce qui
pourrait ressembler à une “plainte”, mais qui est en réalité une prière.
« Oh ! mon
Dieu, quelle profondeur et quelle obscurité que celles de mon esprit ! Et
je suis toute seule, complètement seule, devant tant d’aveuglement !
Je peux crier des vies
et des siècles ; je peux demander du secours à la terre et au ciel ;
pour moi il n’y a pas de secours, il n’y a personne !
Mon aveuglement a causé
la mort à tout ! L’abandon est tout ce qui me reste…
Mon Jésus, Vous me
voulez ainsi ? Vous voulez que je souffre de la sorte ? Je me remets
entièrement à Vous. Ce que je ne veux pas c’est Vous perdre, si tant est que la
perte que je ressens n’est pas une réalité !
Régnez, Jésus, régnez
sur le monde, régnez sur mon cœur, faites-moi aimer la croix, donnez-moi de la
force nécessaire pour cela ! (S. 04-101945)
J’ai déjà dit
ici tant de fois combien Alexandrina souffrit avec les attaques du démon, voilà
pourquoi — espérant que mon travail puisse être utile à
certains — je vais le terminer avec le mois d’octobre 1945,
c’est-à-dire dix ans avant son décès, mais cette fois-ci faisant ressortir les
moments de bonheur qui, durant celui-ci, Jésus offrit à sa chère épouse de
Balasar.
Avant,
toutefois, je vais faire un petit retour en arrière pour vous parler d’une
communion surnaturelle qui eut lieu en septembre de cette même année et qui est
d’une beauté toute divine.
« “Ma fille, vase
sacré où habite le Roi du Ciel et de la terre ! Ce vase c’est ton
cœur ; le Roi c’est Moi, ton Époux, ton Jésus !
Ton amour est la lampe
qui Me donne lumière et lumière si forte Si je l’avais voulu, tu illuminerais
le monde !
Tes vertus sont des
fleurs qui ornent ce vase dans ton cœur ; leur parfum, m’enivre, ma
console !
Tu vas maintenant Me
recevoir par ton Ange gardien”.
Je n’ai pas vu mon ange,
je n’ai vu que l’hostie, bien grande et blanche, très blanche. Par trois fois
j’ai entendu dire “ecce Agnus Dei”. Et ensuite tous les mots que disent les
prêtres. Je ne voyais pas les anges, mais j’entendais leur battement d’ailes et
un petit bruit comme à couper l’air, et je les entendais chanter :
“Il est venu de son trône, prison d’amour
Se donner en aliment notre Roi et Seigneur !
Il est venu du tabernacle le bon Jésus
Donner la vie et adoucir une aussi lourde croix !
Il est venu vers son épouse, notre Roi est venu,
Avec révérence adorons-Le comme en son trône,
Comme en son sein.
Gloire, gloire à Toi, notre Dieu
À toi, Roi d’Amour !”
Sans les voir, j’ai
cessé de les entendre, pour continuer d’entendre Jésus.
“Ma fille, je suis ta
vie, ta force et ton amour. J’ai promis et je n’ai pas manqué, je suis venu à
toi. Je ne viens pas plus souvent pour savourer ton anxiété, ta soif de Moi
dans l’Eucharistie. Je Me donne à toi pour que tu te donnes aux âmes. Je
remplis ton cœur avec les richesses du Mien afin qu’elles soient distribuées.
Tu es la vie des âmes
mortes, tu es la vie des vies, tu es l’amour des cœurs. Lève-toi, lève-toi de
ton abattement !
Je vais te demander
beaucoup de réparation, celle que tu me donnes avec tant de sacrifice. Ne me la
refuse pas, ne laisse pas que mon divin Cœur soit blessé. Donne-moi toutes les
souffrances, afin que les âmes soient sauvées.”
J’ai alors commencé à en
voir beaucoup, beaucoup : on dirait une pluie d’âmes ; il était
impossible de les compter. Elles étaient si lumineuses, cela ressemblait au
ciel. Jésus m’a dit :
“Tu vois, ma fille,
elles ont toutes été sauvées par toi. Si tu savais le nombre d’âmes que tu
sauves par jour avec tes souffrances ! Qu’en sera-t-il alors toute ta vie
et ton martyre ! Et puis au Ciel quand tu continueras ta mission, tant que
le monde sera monde !
Réjouis-toi, tu le
verras au Ciel !
Toutes ces âmes
t’attendent pour bientôt. Regarde la valeur de la souffrance. Aie courage !
Je suis le guide dans
tes ténèbres ; je suis la force dans ton calvaire ; aie confiance en
Moi ; soulage-Moi avec tes souffrances, soulage-Moi avec ton abandon et
l’aveuglement de ton esprit ! La fin est proche !
Demande-Moi ce que tu
voudras, maintenant que tu m’as sacramentellement en ton cœur.
“Mon Jésus, mon doux
amour, venez dans mon corps et dans mon âme chercher tout ce qui Vous plaît et
Vous console ! Je suis prête à continuer d’être votre victime. Puis que
Vous promettez de me donner tout ce que je Vous demande, donnez-moi la force et
la grâce pour souffrir et amour pour Vous aimer.
Libérez, libérez, mon
Jésus, mon Père spirituel ! Ne me faites pas attendre davantage !
Donnez, mon Jésus à mon
zélé médecin, aujourd’hui, jour de son anniversaire, tout ce que je Vous
demanderai pour lui et que je n’ai pas su demander ! Remplissez de grâces
tous ceux qui lui sont chers et sauvez le monde car il est à Vous.” » (S. 21-09-1945)
Combien Jésus
l’a aimé et nous a aimés en elle! Combien Jésus nous aime et nous aime en
elle ! Ne pourrions-nous pas faire nôtre cette courte prière, même si nous
ne sommes pas tous appelés à être victimes de Jésus ?
“Donnez-moi la force et la grâce pour
souffrir et amour pour Vous aimer !”
(In "Alexandrina - le diable et l'enfer existent"; Chapitre 17)