vendredi 27 février 2009

TENEBRES A GETHSEMANI

Le péché éloignait de moi le Ciel


Les ténèbres à Gethsémani étaient accablantes. Toutes les souffrances étaient épouvantables. Les péchés du monde étaient le pressoir le plus dur qui serrait mon cœur et le vôtre. C’était le péché, seulement le péché qui causait toutes ces souffrances ; c’était le péché qui éloignait de moi le Ciel, me laissant dans plus grand abandon, m’obligeait à suer du sang. Ce fut le péché, uniquement le péché, qui fut le bourreau de toute votre Passion. Combien je vous dois, mon bon Jésus, d’avoir souffert pour moi et de m’associer à vous !
Je ne pouvais déjà plus résister, mais votre divine voix m’a dit tout bas :
― “Tu as, mas fille, toujours devant tes yeux, l’amour de ton Jésus!”
O mon Amour, je sens disparaître de jour en jour, à chaque moment, les forces de mon corps et de mon âme ! Ce n’est qu’en vous ayant crucifié en moi que je pourrai vaincre. Je ne vis déjà plus, car tout en moi est mort.
J’ai été flagellée et couronnée d’épines, puis je me suis reposée dans votre divin Cœur ; je le serrais très fort contre le mien : m’y accrocher pour toujours et ne jamais m’en séparer était mon plus grand désir. Il y eut de courts moments ou vos avez laisser tomber votre grâce sur moi et quelques rayons de votre Amour ont réchauffé mon cœur.
Quand je me suis reposée auprès de la Petite Maman du Ciel, ses très saintes lèvres s’unissaient aux miennes pendant tout le temps de mon repos. Ce ne sont pas là des consolations, mon Jésus, vous savez bien que tout cela a disparu pour moi, ce sont des aides que vous me procurez, sans lesquelles ma crucifixion serait impossible.
Je suis partie vers le calvaire : à chaque pas je tombais à terre, presque mourante. Lorsque j’ai été clouée en croix, comme des fontaines le sang coulait de mes plaies. Les insultes que j’entendais tailladaient tout mon corps. La souffrance faisait battre tellement mon cœur que j’avais l’impression que ma poitrine allait s’ouvrir. Vous appeler au secours, crier vers le Ciel, tout cela était inutile. Autour de moi tout était ténèbres et abandon, seul me restait une agonie mortelle.
O mon Jésus, la crucifixion est terminée, la nuit est déjà bien avancée et, en haut du calvaire je reste les bras ouverts, clouée à la croix, dans la nuit la plus triste, en criant toujours : “O Ciel, ô Ciel, ô Ciel, pourquoi m’as-tu abandonnée ? O terre qui me méprises et me haïs !”
Mon cri se perd dans un monde d’abandon ; l’écho de ma voix se perds dans un monde sans fin. Je suis seule, Jésus, je tremble à cause du froid et de la faim. Je suis aveugle, j’ai perdu la lumière. Le monde n’existe-t-il plus, mon Amour ? Ce ne sont que ténèbres et aveuglement. Ajouter, mon Jésus, à cette vie pénible, la douleur que me cause le départ de mon Père spirituel. Jésus, Jésus, permettez tout, sauf le scandale ; je ne veux pas que vous soyez offensé et bien encore moins dans ce qui me concerne. Pardonnez à tous, pardonnez-moi aussi et accordez-moi votre bénédiction, Jésus.
Sentimentos da alma, 27 février 1942

Aucun commentaire: