mercredi 30 mars 2011

UNE LETTRE

30 mars 2011 - jour anniversaire de la naissance de la bienheureuse Alexandrina

Chère Alexandrina,
Quand je lis tes écrits, ton “Journal spirituel”, il me vient une grande envie de t’imiter, mais je me rends compte que je suis bien loin, trop loin de toi, pour vraiment pouvoir chercher à t’imiter.

Mon quotidien n’est qu’une rivière remplie de détritus, d’immondices, de péché : ma misère est plus grande que moi et me submerge.

Que peux-tu faire pour moi ? Comment peux-tu m’aider ? N’as-tu pas pitié de moi, moi qui suis ton petit frère ?

Ô petite sœur, aide-moi ! Aide-moi à fuir le péché et l’occasion de pécher, afin que je marche vers le Seigneur comme toi qui, malgré tant de souffrances, as si bien su le faire.

Ma petite sœur, regarde comme je suis misérable et digne de pitié !

Tu as souffert pour les pécheurs les plus invétérés : est-ce que je faisais déjà partie de ce nombre ?

As-tu souffert pour moi alors que je ne te connaissais même pas ?

Je pense que oui et, je veux te remercier et mon merci ce sera donc de chercher à imiter tes vertus. Mais, même pour cela j’ai besoin de ton aide, car je suis vraiment misérable et trop faible… Ma volonté est comme une éponge : quand elle est pleine d’eau, elle est réconfortée, mais dès que l’eau s’en va, elle se dessèche et devient raide, incapable du moindre mouvement…

Ma petite sœur, je t’écris là, en ce moment… et je ne sais même pas pourquoi je le fais… mais je le fais comme si j’obéissais à une impulsion… Si c’est toi qui me l’inspire, soit remerciée et remercie pour moi le Seigneur qui se sert de toi une fois encore pour me prévenir que je dois rebrousser chemin…

Ce mot “rebrousser”, tu le connais bien : tu l’as entendu souvent de la bouche même de Jésus et toi-même tu l’as prononcé bien souvent à l’adresse de ceux de nos frères qui te visitaient…
Tu sais que je t’aime d’un amour particulier, car je ne me sens bien ― à part quelques fois où l’autre me tire par les pieds ― je ne me sens bien, disais-je, que quand je lis ou traduis tes textes ou quand je parle de toi ou écris sur toi…

Mais, ne serait-ce là encore une “façade”, un arbre qui cache une immense forêt, celle de mon âme qui est triste à en mourir, qui ne sait plus quoi faire, qui se ne sait plus “à quel saint se vouer” ?

Petite sœur du Ciel, aide-moi à vivre en Jésus, de Jésus et pour Jésus, comme toi-même tu l’as si bien fait. Aide-moi à me laver de toute cette gangue qui submerge mon âme, afin que devenu “propre”, je puisse me présenter devant le Seigneur, plein de joie et le cœur plein d’amour…

Comme toi j’ai envie de dire : “Jésus, je ne sais pas combien je vous aime, je ne sais pas comment je vous aime, mais je sais que je veux vous aimer”.

Alexandrina Maria, ma petite sœur du Ciel, prie Jésus pour moi !

dimanche 6 mars 2011

ALEXANDRINA BORDÉE PAR JÉSUS

Texte d'une beauté exquise !

Grande souffrance, triste et pénible. Là, mon Jésus, je ne sais pas exprimer combien je souffre, ne comprends pas telle douleur. Je pleure, pleure toujours la perte de mon corps, la mort de mon âme. À chaque étape je sens dans moi comme qu'une bombe qui va tout exploser. Je tremble terrifiée. Ils ont arrêté dans mes envols ; je suis comme la petite colombe dans l'obscurité, sans apercevoir son chemin, en battant les ailes dans l'air sans pouvoir descendre, sans pouvoir monter, les ailes prises, craignant de tomber désastreusement.

Mon Dieu, qu’en sera-t-il de moi ? Regardez bien ma souffrance, ayez compassion, ayez compassion de quelqu’un que ne confie qu’en Vous.

Ce matin, très tôt, la douleur que je sentais en moi était grande ; grande était la répugnance et la honte que je ressentais de voir que tout le peuple se préparait et attendait de nouveaux événements. Il me semblait voir des groupes ici et là faisant des commentaires. Mon Dieu, le vendredi m’attend ! Quelle peur ! Tout ce que je ressens et vois, Vous l’avez subi Vous-même, mon Jésus. Ce sont Vos souffrances, les souffrances que Vous avez endurées par amour pour moi.

Mes yeux semblent pénétrer dans l'intime de toute la multitude qui occupe les rues. Mon âme sent tout. À côté d'une montagne, près de l’entrée d’une ville, le figuier maudit par Jésus. Plus bas quelqu'un porte une cruche d'eau sur la tête. Il y a des rencontres, on se parle, on se prépare pour de nouveaux événements. J'ai tout vu, tout senti. Oh ! combien je souffrais en silence! Le figuier dont j’ai parlé ci-dessus, j'ai eu l’impression de l’avoir vu vert, rempli de fleurs, alors qu’aujourd’hui il est sec, comme du petit bois pour allumer le feu que j'ai vu la sécheresse vert, fleuri et maintenant, comme le vieux bois pour le feu. Je ne pensais pas à tout cela, bien au contraire, quand je commençais à ressentir ces sentiments de mon âme, je m’efforçais pour me distraire et faire en sorte de ne pas les ressentir. Mes efforts étaient inutiles, car les sentiments de mon âme se ravivaient de plus en plus. Mon effort pour ne rien vouloir ressentir, ce n’était pas pour fuir la souffrance ni la volonté de mon Jésus, mais bien la crainte de me trouver dans la confusion ou que ce soit une illusion de ma part. Je suis convaincue qu’il n’en est rien. Notre Seigneur, qui voyait ma si grande crainte et la peur que j’avais de tromper, ne pouvait pas me laisser enduire quelqu’un en erreur. Nul mieux que Lui sait que je ne veux pas tromper personne.

Les ruses du malin augmentent de plus en plus ; son astuce est de plus en plus raffinée. Il me dit ce qu’il y a de pire. Oh ! mon Dieu, que de choses si laides il me dit! Il blasphème contre Notre Seigneur, L’accuse de tous les maux et fait que je répète tout, ou c’est moi qui crois que je répète tout et ensuite il affirme que c’est moi et me laisse de cela persuadée. Ce n’est que grâce à Notre Seigneur que mon âme et mon pauvre corps, peuvent résister à tout cela. Le cœur, affligé, fait comme un grand bruit, à cause de la crainte de pécher et de dire tant de choses contre mon Jésus. Lors de la dernière lutte, je suis restée presque sans vie. Je murmurais :

— Ô mon Jésus, ô ma Petite-Maman ! Mon Dieu, quelle triste vie que la mienne! Qu’en sera-t-il de moi ?

Je ne pouvais pas bouger et j’avais besoin de soulagement. Jésus est venu et, de ses très saints Mains, Il m’a replacée dans la position que je souhaitais, m’a couverte de caresses et, tel une mère qui se couché auprès de son tout petit pour l’endormir, Il me dit :

— Repose-toi avec Moi. Ta vie n’est pas triste, ma petite fille, c’est une vie de réparation et de sacrifice. Réjouis-toi avec moi, par la consolation que tu me procures. Tu ne pèches pas, non, ma bien-aimée.

Aussitôt j’ai ressenti la paix dans mon âme. Placée tout contre Jésus, bien vite je me suis endormie, couverte par ses caresses, embrasée dans son amour. (Alexandrina de Balasar: Journal spirituel du 7 décembre 1944)