mercredi 30 juin 2010

UNE LETTRE D'ALEXANDRINA

  • Au sujet d'une conversion

Balasar, le 2 juillet 1934

Vive Jésus

Révérend Père Pinho,

Vous ne pouvez pas imaginer la consolation que m’a procurée la lettre de Votre Révérence ; je l’ai reçue le jour de la saint Pierre, mais ce n’est pas lui qui est venu me l’apporter. Je venais de passer quelques jours assez tristes, si tristes que je ne peux même pas vous l’expliquer. Mais, au milieu de tant de tristesses, grâce à Notre Seigneur, je restais confiante dans sa Très Sainte volonté.

Révérend Père Pinho, si je ne vous ai jamais encore parlé de l’affaire dont je vais maintenant vous entretenir, c’était pour ne pas alourdir les lettres et ne pas abuser de votre temps. Notre Seigneur n’a pas laissé sans récompense mes larmes du 13 mai.

« Depuis un certain temps déjà, je m’efforçais, autant que je le pouvais, afin qu’une famille, le couple et un enfant, de mon âge se confesse, ce qu’ils ne faisaient plus depuis des années. Tout ce qui s’est passé, ce n’est que de vive voix que je pourrai vraiment vous l’expliquer. Je leur avais dit que le jour où ils se confesseraient, ils communieraient à l’église et que moi je communierais chez moi, étant donné que je ne pouvais plus aller à l’église. Ils m’ont donné comme réponse qu’ils viendraient eux aussi communier chez moi, à ce que j’ai répondu que cela ne serait peut-être pas possible. Et j’ai continué à demander au bon Jésus et, à chaque fois qu’ils venaient me visiter, nous parlions de cela. Enfin, le 13 dudit mois, le père et le fils sont venus me visiter et, étant restée seule avec le père, il m’a affirmé qu’il allait se confesser et il me dit également des choses qui m’ont beaucoup émue. C’est décidé, ce sera pour le triduum. Ils me l’ont promis, sauf si le démon vient s’en mêler, mais j’ai confiance dans le Seigneur qui peut tout faire. »

Révérend Père Pinho, cela ne m’étonne pas que Votre Révérence n’ait pas compris ce que je vous disais dans ma dernière lettre, car je n’ai pas pu bien m’expliquer et que je ne le pourrai pas par écrit. Le cas est très compliqué : il ne pourra être explique que de vive voix, car c’est un vrai imbroglio. Cela fut assez grave pour beaucoup m’affliger, mais pas au point de me troubler sur cette affaire.

Mes souffrances sont toujours très grandes, mais je reconnais qu’elle ne sont rien par rapport à celles que je mérite. Daigne Notre Seigneur, par son infinie miséricorde, que je vive jusqu’au triduum. Voulez savoir une chose qui m’a beaucoup consolée ? Ce fut de me dire que vous veniez le 20 dans le Nord, donc plus près de moi et que je peux déjà dire que le triduum c’est pour le mois prochain.

Je vous remercie pour la grande charité que vous avez eue envers moi en priant pour moi qui en ai tant besoin ! Je n’oublie jamais Votre Révérence dans mes pauvres prières et dans toutes mes souffrances.

Recevez les bons souvenirs de ma mère et de Deolinda ; elle vous racontera tout lors du triduum. Ayez la charité de bénir la pauvre petite malade,

Alexandrina Maria da Costa