mercredi 10 octobre 2012

LES SIX PREMIERS JEUDIS DU MOIS


Promesse faite à Alexandrina le 25 février 1949 :

Afin que cette dévotion révélée par Jésus à la bienheureuse Alexandrina Maria da Costa, soit bien comprise, il est important de la placer dans le contexte où elle fut reçue. Elle écrivit dans son journal spirituel du 25 février 1949 :

“Hier matin [donc le 24 février], j’ai senti comme si toute la méchanceté du monde se déversait sur moi. Tout était contre moi et moi, j’étais le monde. Cela m’a causé un tel tourment que je ne savais pas comment y résister. Je me suis souvenue que l’ordre de soulagement, imposée par mon Père spirituel ne devait pas avoir lieu.”

Cet ordre du Père Mariano Pinho, visait à la préserver, pendant quelques instants du moins, à des souffrances qui étaient de plus en plus terribles. Et, miracle divin, Jésus obtempérait aux demandes du saint Prêtre. Mais, laissons à Alexandrina le soin de nous raconter la suite :

“Je me suis trompée et je sentais et voyais avec les yeux de l’âme, dans ma poitrine une brebis étalée par terre, prisonnière dans les haies d’épineux. Je cheminais vers le Jardin des Oliviers, et elle restait à l’intérieur de moi. Pendant l’après-midi, tout est disparu, et ma souffrance s’est amenuisée. La nuit venue, je suis revenue à cette même et terrible souffrance. Sur le sol du Jardin des oliviers un autel s’est levé, autel de douleur entouré par tous les martyres. Sur cet autel était, il n’y avait plus une brebis entourée d’épines, mais un agneau très doux qui recevait tout sans donner signe de vie, alors qu’il possédait toute la vie. De cet agneau sortait tout ce qui était bonté, et il brûlait dans de telles flammes que celles-ci embrasaient l’autel et tout le sol du Jardin des Oliviers”.

Cet éclat des flammes, qui embrasent sans consumer, fit comprendre à la simple et humble fille, que cela ne pouvait venir que de Jésus, de l’Époux qu’elle chérissait tant et si tendrement. Le comprenant, elle ne peut pas s’empêcher de le crier dans son âme, car tout se passe dans son plus profond intérieur :

“C’était Jésus, c’était Jésus, j’ai senti que c’était Lui. Oh ! Combien Il aimait, et combien, en retour, Il recevait de malice et d’ingratitude ! À ce moment-là il s’est passé quelque chose qui aggrava beaucoup ma souffrance. Le démon profita de cette occasion pour me tourmenter. Sans même le vouloir, je voyais tout ce qu’il y a de pire ; cela a été pour moi motif d’une grande agonie. Mon Dieu, s’il est possible, éloignez de moi cette souffrance. Cela m’a permis de m’unir à la prière de Jésus. N’éloignez pas de moi Votre Face, ô mon Jésus, ne me laissez pas seule un unique instant, car ce court instant serait suffisant pour que je désespère ! J’ai passé toute ma nuit dans une mer de souffrances.
Au petit matin, dans mon monde, s’est levé le même autel de douleur entouré de haies épineuses et le même petit agneau s’y trouvait, lui aussi. Dans cet état je suis repartir vers le Calvaire. À toutes les atrocités, ce doux agneau répondait avec douceur et amour. Il était en flammes et au travers d’elles, au travers de la blancheur de sa grâce, du Sang tombait en abondance qui arrosait la terre. La fin de la montagne approchait et l’innocent Agneau, restait sur l’autel du sacrifice. Il savait qu’Il allait mourir et avait hâte de donner sa vie. Quel amour ! Quel amour ! Cela ne pouvait être que l’amour d’un Dieu, l’amour de Jésus !
En haut du Calvaire, au lieu d’une croix, resta présent le même autel et le même Agneau entouré de flammes et versant son sang. Plus l’heure du dernier soupir de Jésus approchait, plus la cruauté se déchaînait contre l’Agneau innocent et plus encore les flammes de son amour se répandaient sur tant de malice et d’ingratitude. L’Agneau allait mourir et à ce moment-là, la nuit se changea en jour, la mort se changea en vie, car l’Agneau accueillait toute l’humanité dans son Cœur.
Je n’ai plus vu ni l’autel ni l’Agneau. Je suis restée là, comme si je ne vivais pas. Peu après Jésus est venu, Il a parlé dans mon cœur, comme s’Il me parlait depuis une fenêtre”.

En effet, Jésus va parler à son épouse, à sa bien-aimée et pour cela, Il va lui parler avec amour, mais aussi avec une certaine fermeté. Écoutons ses paroles :

“— Ma fille, Ma fille, victime de Jésus, victime de l’humanité, victime de ta Patrie, de ton Portugal. Ma fille, Ma fille, petite folle de l’Eucharistie, aime-Moi, aime-Moi et fais-Moi aimer. C’est par toi que Je veux être aimé, c’est par toi que Je veux beaucoup de prières et que l’on M’aime. C’est par toi que Je veux être réparé, et par toi que J’exige réparation. Répara pour tant de sacrilèges, pour tant de crimes et d’iniquités. Ta souffrance a atteint son comble. Je pourrais dire que Mon divin amour envers toi a lui aussi atteint son comble, non pas que Mon amour ait des limites, mais parce que Je t’aime avec l’amour dont peut être aimée une créature humaine ; Je t’aime à la folie.”

Et c’est là que se place cette promesse incroyable dont nous ne pouvons deviner la portée, mais comprenons toute son importance, toute sa force, toute sa puissance d’amour. Jésus continue sa conversation avec Alexandrina et lui dit :

“— Ma fille, mon épouse bien-aimée, fais que Je sois aimé, consolé et réparé dans mon Eucharistie. Annonce ceci en Mon Nom :
Tous ceux qui communieront respectueusement, avec une sincère humilité, ferveur et amour les six premiers jeudis de cinq mois consécutifs et feront une heure d'adoration, restant intimement unis à Moi, devant Mon Tabernacle, Je leurs promets le Ciel.
C'est pour honorer par l'Eucharistie Mes saintes Plaies, honorant en premier lieu celle de Ma sacrée épaule, si oubliée.
Ceux qui le feront, ceux qui, à Mes saintes Plaies ajouteront celles de Ma Mère Bénie et en leur nom nous demanderont des grâces, qu'elles soient spirituelles ou corporelles, Je les leur accorderai, à moins que les grâces demandées soient nuisibles à leurs âmes.
Au moment de la mort, Je prendrai Ma Très-Sainte Mère avec Moi, pour le défendre”.

Cette déclaration inespérée et inattendue, attendrit le cœur d’Alexandrina, car elle était la “gardienne de l’humanité pécheresse”. Alors son cœur parla pour elle :

“— Ô mon Dieu, comme Vous êtes bon, combien est infinie et sans limites votre miséricorde ! Permettez que tous communient respectueusement, dans les dispositions requises afin tous se rendent dignes pour recevoir vos divines promesses. Accordez-moi, mon Jésus, à moi aussi la même grâce”.

Le colloque se prolongea encore pour un petit moment, mais l’essentiel concernant cette divine et formidable promesse est là.
Méditons avec des cœurs d’enfants ce don qui nous est donné gratuitement et faisons tout ce que nous pouvons pour suivre les conseils du Seigneur et être dignes de bénéficier de sa divine miséricorde.
Alphonse Rocha