mercredi 10 octobre 2012

LES SIX PREMIERS JEUDIS DU MOIS


Promesse faite à Alexandrina le 25 février 1949 :

Afin que cette dévotion révélée par Jésus à la bienheureuse Alexandrina Maria da Costa, soit bien comprise, il est important de la placer dans le contexte où elle fut reçue. Elle écrivit dans son journal spirituel du 25 février 1949 :

“Hier matin [donc le 24 février], j’ai senti comme si toute la méchanceté du monde se déversait sur moi. Tout était contre moi et moi, j’étais le monde. Cela m’a causé un tel tourment que je ne savais pas comment y résister. Je me suis souvenue que l’ordre de soulagement, imposée par mon Père spirituel ne devait pas avoir lieu.”

Cet ordre du Père Mariano Pinho, visait à la préserver, pendant quelques instants du moins, à des souffrances qui étaient de plus en plus terribles. Et, miracle divin, Jésus obtempérait aux demandes du saint Prêtre. Mais, laissons à Alexandrina le soin de nous raconter la suite :

“Je me suis trompée et je sentais et voyais avec les yeux de l’âme, dans ma poitrine une brebis étalée par terre, prisonnière dans les haies d’épineux. Je cheminais vers le Jardin des Oliviers, et elle restait à l’intérieur de moi. Pendant l’après-midi, tout est disparu, et ma souffrance s’est amenuisée. La nuit venue, je suis revenue à cette même et terrible souffrance. Sur le sol du Jardin des oliviers un autel s’est levé, autel de douleur entouré par tous les martyres. Sur cet autel était, il n’y avait plus une brebis entourée d’épines, mais un agneau très doux qui recevait tout sans donner signe de vie, alors qu’il possédait toute la vie. De cet agneau sortait tout ce qui était bonté, et il brûlait dans de telles flammes que celles-ci embrasaient l’autel et tout le sol du Jardin des Oliviers”.

Cet éclat des flammes, qui embrasent sans consumer, fit comprendre à la simple et humble fille, que cela ne pouvait venir que de Jésus, de l’Époux qu’elle chérissait tant et si tendrement. Le comprenant, elle ne peut pas s’empêcher de le crier dans son âme, car tout se passe dans son plus profond intérieur :

“C’était Jésus, c’était Jésus, j’ai senti que c’était Lui. Oh ! Combien Il aimait, et combien, en retour, Il recevait de malice et d’ingratitude ! À ce moment-là il s’est passé quelque chose qui aggrava beaucoup ma souffrance. Le démon profita de cette occasion pour me tourmenter. Sans même le vouloir, je voyais tout ce qu’il y a de pire ; cela a été pour moi motif d’une grande agonie. Mon Dieu, s’il est possible, éloignez de moi cette souffrance. Cela m’a permis de m’unir à la prière de Jésus. N’éloignez pas de moi Votre Face, ô mon Jésus, ne me laissez pas seule un unique instant, car ce court instant serait suffisant pour que je désespère ! J’ai passé toute ma nuit dans une mer de souffrances.
Au petit matin, dans mon monde, s’est levé le même autel de douleur entouré de haies épineuses et le même petit agneau s’y trouvait, lui aussi. Dans cet état je suis repartir vers le Calvaire. À toutes les atrocités, ce doux agneau répondait avec douceur et amour. Il était en flammes et au travers d’elles, au travers de la blancheur de sa grâce, du Sang tombait en abondance qui arrosait la terre. La fin de la montagne approchait et l’innocent Agneau, restait sur l’autel du sacrifice. Il savait qu’Il allait mourir et avait hâte de donner sa vie. Quel amour ! Quel amour ! Cela ne pouvait être que l’amour d’un Dieu, l’amour de Jésus !
En haut du Calvaire, au lieu d’une croix, resta présent le même autel et le même Agneau entouré de flammes et versant son sang. Plus l’heure du dernier soupir de Jésus approchait, plus la cruauté se déchaînait contre l’Agneau innocent et plus encore les flammes de son amour se répandaient sur tant de malice et d’ingratitude. L’Agneau allait mourir et à ce moment-là, la nuit se changea en jour, la mort se changea en vie, car l’Agneau accueillait toute l’humanité dans son Cœur.
Je n’ai plus vu ni l’autel ni l’Agneau. Je suis restée là, comme si je ne vivais pas. Peu après Jésus est venu, Il a parlé dans mon cœur, comme s’Il me parlait depuis une fenêtre”.

En effet, Jésus va parler à son épouse, à sa bien-aimée et pour cela, Il va lui parler avec amour, mais aussi avec une certaine fermeté. Écoutons ses paroles :

“— Ma fille, Ma fille, victime de Jésus, victime de l’humanité, victime de ta Patrie, de ton Portugal. Ma fille, Ma fille, petite folle de l’Eucharistie, aime-Moi, aime-Moi et fais-Moi aimer. C’est par toi que Je veux être aimé, c’est par toi que Je veux beaucoup de prières et que l’on M’aime. C’est par toi que Je veux être réparé, et par toi que J’exige réparation. Répara pour tant de sacrilèges, pour tant de crimes et d’iniquités. Ta souffrance a atteint son comble. Je pourrais dire que Mon divin amour envers toi a lui aussi atteint son comble, non pas que Mon amour ait des limites, mais parce que Je t’aime avec l’amour dont peut être aimée une créature humaine ; Je t’aime à la folie.”

Et c’est là que se place cette promesse incroyable dont nous ne pouvons deviner la portée, mais comprenons toute son importance, toute sa force, toute sa puissance d’amour. Jésus continue sa conversation avec Alexandrina et lui dit :

“— Ma fille, mon épouse bien-aimée, fais que Je sois aimé, consolé et réparé dans mon Eucharistie. Annonce ceci en Mon Nom :
Tous ceux qui communieront respectueusement, avec une sincère humilité, ferveur et amour les six premiers jeudis de cinq mois consécutifs et feront une heure d'adoration, restant intimement unis à Moi, devant Mon Tabernacle, Je leurs promets le Ciel.
C'est pour honorer par l'Eucharistie Mes saintes Plaies, honorant en premier lieu celle de Ma sacrée épaule, si oubliée.
Ceux qui le feront, ceux qui, à Mes saintes Plaies ajouteront celles de Ma Mère Bénie et en leur nom nous demanderont des grâces, qu'elles soient spirituelles ou corporelles, Je les leur accorderai, à moins que les grâces demandées soient nuisibles à leurs âmes.
Au moment de la mort, Je prendrai Ma Très-Sainte Mère avec Moi, pour le défendre”.

Cette déclaration inespérée et inattendue, attendrit le cœur d’Alexandrina, car elle était la “gardienne de l’humanité pécheresse”. Alors son cœur parla pour elle :

“— Ô mon Dieu, comme Vous êtes bon, combien est infinie et sans limites votre miséricorde ! Permettez que tous communient respectueusement, dans les dispositions requises afin tous se rendent dignes pour recevoir vos divines promesses. Accordez-moi, mon Jésus, à moi aussi la même grâce”.

Le colloque se prolongea encore pour un petit moment, mais l’essentiel concernant cette divine et formidable promesse est là.
Méditons avec des cœurs d’enfants ce don qui nous est donné gratuitement et faisons tout ce que nous pouvons pour suivre les conseils du Seigneur et être dignes de bénéficier de sa divine miséricorde.
Alphonse Rocha

vendredi 29 juin 2012

PIE XII : IL IRA TOUT DROIT AU PARADIS


Demande, demande-lui.

— Reste sur la croix, ma fille. Retourne à ton martyre. Demande, insiste auprès de mon bien-aimé et saint Patriarche afin qu’il communique au Pape [Pie XII], au connaisseur des divins mystères, que Jésus le garde toujours dans son divin Cœur. Il est le grand savant de la vie de Dieu. Il est l’inégalable connaisseur de la vie de Dieu dans les âmes. Je lui ai déjà promis, et je le lui promets une fois encore : il ira tout droit au Ciel. Il passera de cet exil directement au Paradis. Dis-lui que c’est Jésus qui lui demande de parler, de parler souvent, même très souvent à l’humanité tout entière. À chaque fois qu’il parle, c’est Moi qui parle. Tout ce qu’il veut et exige, c’est Moi qui le veut et qui l’exige. Qu’il demande de la prière, beaucoup de prière, beaucoup de pénitence. Qu’il demande que l’on mène une nouvelle vie, une vie de pureté. Qu’il demande afin qu’il y ait dans le monde des âmes, beaucoup d’âmes-victimes vivent au milieu du monde, des âmes vraiment victimes et prêtes à réparer les crimes et apaiser la justice du Seigneur. Courage ! Courage ! Reste toujours joyeuse sur ta croix, toujours sur ta croix.

Sentiments de l’âme, 16 janvier 1953 – vendredi.

samedi 19 mai 2012

TU APPARTIENS À JÉSUS !


Le monde a faim de Ma vie cachée en toi

Et Jésus, mon Jésus, a commencé à me dire:
— Tu es pleine de grâce, ma fille, car Jésus est avec toi. Tu es remplie de lumière, de pureté et d’amour, car sur toi vient de descendre du Ciel l’Esprit Saint. Il habitait déjà en toi, mais maintenant il est venu à toi comme jamais, Il a quitté son trône de gloire et est descendu dans le mien, dans mon paradis, dans mon ciel sur la terre. Il est venu dans le nid de ton cœur. Il est descendu en toi comme jadis sur les Apôtres. Dorénavant, tu auras lumière, toute la lumière, afin que tu comprennes et connaisses la grandeur de mon amour, la grandeur de mon pouvoir, de ma miséricorde et la gravité de l’offense faite à mon divin Cœur. Tu es un livre de sciences, tu es le coffre où sont déposées toutes les sciences divines, tout ce qui appartient au Père, au Fils et à l’Esprit Saint. Ô merveille ! Ô prodige sans pareil !
— Ô mon Jésus, oui, je veux connaître la grandeur de Votre amour, je veux connaître tout ce que Vous me dites, parce que Vous le voulez ainsi. Mais, connaître le péché et la gravité de celui-ci, j’en ai peur, mon Jésus, j’ai peur de Vous offenser.
— Non, ma fille, non. Tu es mon épouse bien-aimée, je te veux pure, pure, digne de moi. Voilà pourquoi tu possèdes les richesses de la Divine Trinité et les richesses de Marie. Tu connaîtras le péché en tant qu’offense qui m’est faite, mais pas la gravité et la malice des créatures. Ta vie est la vie du Christ crucifié. Cela fait presque vingt siècles que le Rédempteur est venu dans le monde et Il repasse maintenant dans sa nouvelle rédemptrice, choisie par Lui. Maintenant, oui, que le monde en a besoin. Le Sauveur n’est pas venu pour un nouveau rachat, mis Il a choisi une salvatrice pour continuer la même œuvre. Tu peux tout, tu possèdes tout, car je suis avec toi. J’ai hâte que ta vie soit connue, mais elle ne peut pas l’être sans une grande souffrance, immolation et sacrifice. La souffrance est pour toi, la gloire est pour Moi, au profit des âmes. L’heure est arrivée, que la lumière soit, que la lumière se fasse. Le monde a besoin, le monde a faim de Ma vie cachée en toi. Demande prière, réparation, changement de vie. Demande-la, demande-la, ma fille ! On ne la fera pas si elle n’est pas demandée, elle ne peut pas être demandée sans que mes désirs soient connus. Vite, vite, pénitence et réparation pour le péché de la chair. L’impureté est la fenêtre ouverte qui permet l’entrée des péchés mortels. Que le monde se convertisse ! Gare à lui, s’il ne se converti pas rapidement ! Gare à lui, gare au Portugal. Heureuse patrie, terre privilégiée par la protection de la Vierge et par la victime qui porte en elle les merveilles et les richesses divines sans pareil. Le monde est à toi, je te l’ai confié, mais le Portugal l’est encore davantage, car tu es le coffre des richesses divines que je suis venu y déposer. Ô monde, ô Portugal, retourne vite à ton Dieu, relève-toi de la boue relève-toi de tous tes crimes. Si tu ne le fais pas, bien vite tu pleureras et gémiras sous le poids de la divine Justice. Ma petite fille, mon épouse bien-aimée, le ciel te veut, il a hâte de te recevoir, et viendra bientôt te chercher. Et les vertus de ta vie ici-bas brilleront, scintilleront comme des étoiles au firmament ; elles répandront leur éclat sur le monde entier, sur le monde qui est le tien. Tu viens au ciel, mais ta bénédiction, la rosée féconde de ton amour tomberont toujours sur la terre, tant qu’elle existera. Tu recevras tout de Moi afin que tu le donnes aux âmes. Tu appartiens à Jésus, donne aux âmes ce qui appartient à Jésus.
— Merci, mon Jésus. Je veux répéter à chaque instant de ma vie, jour et nuit, sans cesser : je suis votre victime, à Vous seul je veux consoler, les âmes seulement je veux sauver.
Au moment même où Jésus m’a quittée, je suis retombée dans la souffrance ; je suis tombée dans la nuit et dans mon douloureux martyre. J’accepte tout, car je veux consoler et aimer mon Jésus.
— Acceptez, Seigneur, ma peine de ne pas savoir parler de Vous, de ne pas savoir mener jusqu’à votre divin Cœur toutes les âmes.

Sentiments de l’âme, 9 mars 1945.

ELLE FIT DE MON COEUR SON NID


Ô douceur, ô tendresse, ô amour de Jésus!...

Chaque moment qui passe est pour moi une éternité ; j’ai l’impression de faire du sur place. Le ciel ne vient pas ! Seuls les vendredis passent et reviennent au même moment ; je peux presque dire qu’ils sont toujours présents. Pendant la nuit, j’ai vécu l’agonie de Gethsémani. Quelle solitude si triste ! Le ciel semblait se révolter contre la terre ingrate. J’entendais le bruit des gens, le bruissement des armes. À quelqu’un qui s’est approché de moi, j’ai entendu dire, au-dedans de moi :
— Mais, que viens-tu faire ?
— Ô parole, ô parole douce ! Ô douceur, ô tendresse, ô amour de Jésus !
Bien des heures se sont passées, et tout cela est resté gravé à l’intérieur de moi. Mon corps est très épuisé ; épuisé à cause de Gethsémani, à cause de la prison, à cause de la flagellation et de la couronne d’épines, à cause des mauvais traitements sur le chemin du calvaire. Mon cœur a été blessé avant même le coup de lance. Pendant tout le parcours du chemin vers le calvaire, mon sang a coulé abondamment. Arrivée en-haut, je me suis complètement transformée : j’étais la montagne, la crois et Jésus. En moi était aussi la Petite-Maman, les deux cœurs étaient unis — le mien et le sien. Combien de sentiments, combien de souffrance, combien d’amour ; amour qui s’étendait à toute l’humanité, amour qui obligeait à tant de souffrance et d’agonie, à tant ce sang versé. Ô, si seulement je pouvais le montrer aussi clairement comme clairement j’ai senti ce que Jésus et la Petite-Maman ont souffert !
— Ô mon Dieu, ô mon Dieu, quelle agonie indicible !
Alors que je souffrais de la sorte, j’ai senti que mon âme un battement d’ailes : quelque chose venue d’en-haut en descendue sur moi. Avec les yeux de l’âme j’ai vu : c’était une colombe toute blanche ; elle fit de mon cœur son nid. Elle s’envolait, battait des ailes, montait très haut puis descendait, voletait autour de moi et, avec son bec — comme si elle me donnait à manger — me donnait la vie et par son éclat, m’illuminait. Puis, de nouveau elle se reposait dans son nid. À ces moments-là je me perdais dans toute cette clarté, dans cette lumière, et mon âme cessait de souffrir.

Sentiments de l’âme, 9 mars 1945.

lundi 16 avril 2012

QUAND JE SOUFFRE DE LA SORTE…

Béni soit l'amour immense de Dieu!

Une très forte tempête m’absorbait ; une tempête désastreuse, tempête sans issue. J’ai dû luter, j’ai aussi pleuré et offert mes larmes à Jésus. Lui, il vainquit en moi. Sens même que je m’en aperçoive, il m’a soulevée et me mit en route et me fit rompre les ténèbres. Béni soit le Seigneur. Béni soit le grand pouvoir de Dieu, bénie soit la grande charité de Dieu, béni soit  l’amour immense, l’amour infini de Dieu. Voilà ce que je dis habituellement et c’est ainsi que j’arrive à vaincre.
Je sens dans mon cœur de grandes épées, les grands poignards qu’il y a huit jours y sont restés plantés ; plus ils me le percent, plus encore ils me le découpent ; j’ai l’impression qu’ils grandissent à chaque instant. Ces poignards arrivent du milieu du monde ; c’est de là qu’ils atteignent mon cœur ; c’est le monde qui les manœuvre ; ce sont des mains cruelles qui les obligent à me le taillader de ses cruelles pointes très affutées. Quand moi je souffre de la sorte, combien plus doit souffrir Jésus ! Ah ! si je pouvais attirer à moi toutes les souffrances pour empêcher qu’une seule ne blesse le Divin Cœur de Jésus ! [1]


[1] Sentiments de l’âme : 31 janvier 1947.

mercredi 11 avril 2012

LETTRES À UN AMI


DEUXIÈME LETTRE
PREMIÈRE COMMUNION
R., le 25 avril 2004
jour de la béatification d'Alexandrina


Mon ami aujourd'hui est un jour de gloire pour la “Petite malade de Balasar”: Place Saint-Pierre, à Rome, notre Saint-Père Jean-Paul II l'a proclamée bienheureuse.
Image officielle pour la béatification
Quelle joie pour ce petit du nord du Portugal, quel honneur pour l'archidiocèse de Braga, quelle joie et quel honneur pour tout le Portugal! Après la béatification  de Francisco et de Jacinta, les deux voyants de Fatima, une nouvelle bienheureuse est ainsi offerte à la dévotion du peuple lusitanien... Quelle joie!... Quel bonheur!...
Mon ami, mon cœur est en fête et mes yeux se remplissent de larmes de joie! Béni soit à jamais le Seigneur qui nous donne ainsi un nouvel exemple à suivre, et quel exemple, mon Dieu: Alexandrina est un luminaire qui éclairera de sa lumière surnaturelle toute l'Église, pas seulement celle du Portugal, mais toute l'Église universelle.
*****
Lors de ma dernière lettre où je te parlais d’Alexandrina de Balasar, je m’étais arrêté au moment où sa mère, Maria Ana, la fit revenir à la maison, après un essai de travail chez un cultivateur voisin… pour cause de non-respect de contrat moral passé entre eux.
Je continue donc :

Alexandrina parle d’elle

« J’étais tellement vive ― raconte-t-elle dans son autobiographie ―, qu’on m’appelait « Marie-garçon ». Je dominais non seulement les filles de mon âge, mais aussi les plus âgées. Je grimpais aux arbres et je marchais de préférence sur les murs que sur la route » (Autobiographie)[1].
Mais cette vivacité, cette envie de faire le pitre, ne l’empêchait pas d’être une jeune fille sensée et ordonnée, bien au contraire : elle gardait bien les pieds sur terre, si l’on peut dire cela après ce qu’elle vient d’avouer…
« J’aimais bien travailler : je faisais le ménage, je ramassais le bois et je faisais d’autres travaux domestiques ; j’aimais bien que le travail soit bien fait et j’aimais aussi être habillée proprement ».
Dans ce même document elle exprime un regret qui nous montre l’une de ses plus grandes vertus : l’humilité :
« Je trouve en moi, depuis ma plus tendre enfance, tant de défauts, tant et tant de méchancetés… J’aurais bien aimé que depuis le début, ma vie ait été pleine de beauté et d’amour envers Notre Seigneur ».
Depuis son plus jeune âge Alexandrina fut attirée par le ciel, par la prière, par le chant en église, par les dévotions mariales…
« Vers quatre ans ― écrit-elle dans son Autobiographie ―, j’aimais m’attarder à contempler la voûte du ciel. Plus d’une fois j’ai demandé aux miens s’il n’était pas possible, en empilant les maisons et les auberges, les unes sur les autres d’arriver au ciel ».
Sainte naïveté !
« Déjà à cet âge ― dit-elle quelques lignes plus loin ― j’aimais beaucoup la prière, car je me rappelle que ma tante me demandait de prier avec elle pour obtenir de Dieu sa guérison ».
Je ne sais pas, mon ami, si la vie d’Alexandrina ainsi “détaillée” te cause de l’ennui, mais il est vrai que je ne peux pas réduire à la plus simple expression une vie qui est si belle, si remplie de Dieu et de son amour miséricordieux.
Je prends donc le risque de t’ennuyer… mais pour la bonne cause !
Puis elle raconte un premier signe de ce qu’elle-même qualifie comme un appel Dieu :
« À l’âgée de six ans, il m’arrivait de rester, la nuit, de longs moments, à voir tomber sur moi des milliers de pétales des fleurs multi couleurs : on dirait une pluie fine. Ceci se répéta plusieurs fois. Je voyais tomber ces pétales, mais je ne comprenais pas ; peut-être était-ce Jésus qui m’invitait à contempler ses grandeurs ».
Puis, un autre fait qui la marquera pour toujours : sa première Communion, quand elle suivait à Póvoa sa courte scolarité. Elle raconte :
« À Póvoa de Varzim j’ai fait ma première communion. Le Père Alvaro Matos m’a examinée sur le catéchisme, m’a confessée et m’a donné la Communion pour la première fois. J’avais alors 7 ans. Comme prix j’ai reçu un beau chapelet et une image pieuse. J’ai communié à genoux et, malgré ma petite taille, j’ai pu fixer la sainte Hostie de telle manière qu’elle s’est imprimée en mon âme. J’ai cru alors m’unir à Jésus pour ne plus être séparée de Lui. Il a pris possession de mon cœur, ce me semble. La joie que je ressentais était inexprimable. À tous j’annonçais la bonne nouvelle. Ma maîtresse, désormais, me menait chaque jour à la communion ».
J’ai communié à genoux… J’ai pu fixer l’Hostie… Elle s’est imprimée en mon âme… J’ai cru alors m’unir à Jésus pour toujours…
Voici, mon ami, quelques repères importants qui définissent clairement sa spiritualité future, mais déjà embryonnaire dans l’âme et dans le cœur de cette enfant de sept ans.
Plus tard, lorsqu’en extase, son action de grâces et ses prières étaient faites à genoux… Et l’Hostie alors, quel bonheur quand elle en parle dans son “Journal” spirituel qu’elle a appelé “Sentiments de l’âme” !
Mais nous aurons le temps d’y arriver, mon ami, car une autre étape se dessine : celle de sa confirmation :
Église de Vila do Conde
« Ce fut à Vila do Conde,[2] que j’ai reçu, des mains de Son Excellence l’Évêque de Porto,[3] le sacrement de Confirmation. Je me souviens, très bien, de cette cérémonie et de la joie qu’elle m’a procurée. Au moment où je recevais ce sacrement, je ne sais pas bien expliquer ce que j’ai ressenti : on dirait une grâce surnaturelle qui me transformait et qui m’unissait plus profondément à Notre-Seigneur. Je voudrais bien expliquer tout cela, mais je ne le sais pas ».
Alexandrina prie déjà, elle prie beaucoup et semble se sentir heureuse de cette grâce que le Seigneur lui accorde déjà, mais qu’elle ne comprend pas encore tout à fait.
Elle écrit :
« Au four et à mesure que je grandissais, le désir de prier augmentait en moi. Je voulais tout apprendre. Encore aujourd’hui je garde le livret de prières et de dévotions de mon enfance : prières à la Sainte Vierge, offrande quotidienne au Seigneur de mes actes journaliers, prière à l’Ange gardien, à saint Joseph, et plusieurs prières jaculatoires ».
Puis cette attention toute particulière et filiale envers Marie, notre Mère :
« Quand je sortais en promenade avec ma nourrice et avec d’autres enfants, je m’éloignais pour cueillir des fleurs que j’allais ensuite déposer dans la chapelle de Notre-Dame des Douleurs ».
Mais, j’en resterai là pour aujourd’hui… Dans ma prochaine lettre, je te parlerai, mon ami des prières d’Alexandrina. Tu seras certainement agréablement surpris et captivé comme moi je l’ai été.
En attendant, confions-nous à sa protection, car son pouvoir sur le Cœur de Jésus est très grand. Confions-lui nos “bobos” de chaque jour et demandons-lui de nous aider à les amenuiser.
Que la paix et l’amour du Seigneur soient avec toi,
Ton ami dévoué.


[1] Afin de ne pas surcharger la lettre, avec des notes, je te préviens que tous les textes en italique, sont tirés de l’Autobiographie d’Alexandrina, sauf indication contraire.
[2] Petite ville balnéaire, à 3 kilomètres de Póvoa de Varzim.
[3] Monseigneur Antonio Barbosa Leão, duquel Alexandrina conserva une photo jusqu’à sa mort, en souvenir de sa Confirmation.

mardi 3 avril 2012

LETTRES À UN AMI



PREMIÈRE LETTRE

INTRODUCTION

R., le 30 mars 2004

anniversaire de la naissance d’Alexandrina


Mon ami,
Tu me demandes, de te parler d’Alexandrina de Balasar ou plus exactement Alexandrina Maria da Costa.
Selon ce que tu me dis, dans ta région vivent bon nombre de portugais dont une grande partie garde une foi intacte et même militante. En les côtoyant, tu aurais, toujours selon toi, entendu parler de cette personne que tu connais mal, car les renseignements que tu as sur elle sont très succincts.
Alexandrina est ce que l’on pourrait appeler “une âme d’exception” ou encore une “âme-victime” dont la mission première a été celle de veiller sur tous les tabernacles du monde, si délaissés par les fidèles qui ont un peu oublié que Jésus s’y trouve Vivant et Vrai.
Mais, mon ami, je dois te prévenir que je ne pourrai pas résumer sa vie en une seule lettre, car sa vie et son parcours spirituel sont exceptionnels : j’ai peur qu’en faisant court, tu n’apprennes pas grand’chose de sa vie et de sa spiritualité, ainsi que de sa mission au sein de l’Église.
Elle est né à Balasar, petit village du nord du Portugal, entre Braga ― son diocèse ― et Porto, le mercredi 30 mars 1904. Elle fut baptisée le 2 avril suivant qui était samedi saint cette année-là.
Plusieurs faits importants dans la vie d’Alexandrina se sont passés d’ailleurs pendant la semaine sainte…
Mais avant de te parler d’elle je vais rapidement te présenter sa famille : sa mère et sa sœur.

Sa mère

Maria Ana, la mère, Deolinda, la soeur
Joaquim Costa, le parrain d'Alexandrina
Maria Ana da Costa, jeune femme célibataire, issue d’une famille plutôt aisée, s’était laissée convaincre par un homme peu scrupuleux qui lui promettait le mariage mais qui, après lui avoir fait deux enfants ― Deolinda et Alexandrina ― se maria avec une autre, la laissant seule élever ses deux filles.
Se sentant trompée, Maria Ana prit un autre tournant dans sa vie et est devenue un exemple pour son village. En effet, une conversion complète s’opéra en elle et les villageois l’ont vue dès lors assister non seulement aux messes dominicales mais aussi aux messes quotidiennes. Elle s’est chargée du fleurissement des autels, finissant même par avoir les clefs de l’église paroissiale, pour mieux remplir sa tache.
Ce fut alors qu’elle déménagea de Gresufes, lieu-dit à environ un kilomètre de l’Église et vint habiter un autre lieu-dit, près de l’église et qui porte un nom prédestiné : Calvaire.
Dotée d’un mâle caractère, après avoir assisté à la messe matinale, elle s’en allait dans les champs ou de durs travaux l’attendaient ; elle gagnait ainsi son “pain quotidien” et de quoi nourrir ses filles auxquelles elle dispensait une éducation exemplaire, aux dires de ceux qui l’ont connue.

Deolinda

La sœur aînée d’Alexandrina, après sa scolarisation apprit le métier de couturière et confectionnait, pour les gens du village et villages voisins, des chemises, des pantalons et autres habits, ainsi que tous autres genres de travaux inhérents à la couture.
Elle était d’une extrême délicatesse et d’une grande sagesse. Sa vie durant ― elle ne s’est jamais mariée ― elle s’occupa de sa jeune sœur et devint même plus tard sa “secrétaire”. Le Père Mariano Pinho, premier Directeur spirituel d’Alexandrina ― ainsi que de Deolinda ― avoua un jour qu’il ne savait laquelle des deux était la plus sainte.

Alexandrina : premières années

Alexandrina et le Père Mariano Pinho, sj
son premier Directeur spirituel
Alexandrina et sa sœur, lorsque que l’âge scolaire arriva, ont été envoyées par leur mère dans la ville voisine de Póvoa de Varzim, chez des amis qui les hébergèrent pendant dix-huit mois.
Deolinda qui avait déjà quelques connaissances, y appris à lire et à écrire, et y obtint même son seul diplôme de troisième classe. Quant à Alexandrina, elle n’y appris pas grand’chose, car la nostalgie de sa mère et l’envie de revenir à Balasar finirent par avoir raison de la décision maternelle.
Dès qu’elle eut douze ans, elle accompagna sa mère dans les champs où son courage faisait l’admiration de tous : elle finit même par gagner autant que sa mère, c’est-à-dire autant qu’une grande personne.
Ce fut pendant ces temps de travaux qu’un premier incident eut lieu : elle tomba en bas d’un arbre alors qu’elle coupait des branches pour donner à manger aux vaches du propriétaire. Elle eut très mal et dût rester alitée quelques jours.
Sa mère la plaça ensuite chez un voisin, un homme exécrable et méchant qui jouera un rôle très important et déterminant dans la vie de la jeune fille.
Maria Ana lui imposa quelques obligations, dont celle de laisser Alexandrina assister à la Messe tous les dimanches.
Le cultivateur essaya de respecter cet engagement, mais il était libertin, trop libertin et, un jour, vers la fin de l’après-midi il demanda à Alexandrina de surveiller une paire de bœufs pendant que lui il allait à Póvoa de Varzim, pour une affaire, dit-il. La jeune fille accepta, bien entendu… Mais le temps passait et la peur s’installait… Ce ne fut que très tard dans la nuit que son patron est revenu un peu éméché et la gratifia dès son arrivée de quelques mots moins dignes, dont il avait l’habitude. Il venait de passer une partie de la nuit “en bonne compagnie”.
Alexandrina raconta cela à sa mère qui n’hésita pas une seule seconde à retirer sa fille de chez un homme aussi brutal et mal élevé.
La jeune fille devait avoir alors 13 ou 14 ans.
***
Mon ami, je continuerai mon exposé de cette vie extraordinaire, dans une prochaine lettre.
Ton ami dévoué.

vendredi 30 mars 2012

CHRONOLOGIE

DE LA VIE DE LA BIENHEUREUSE ALEXANDRINA

L'image qui l'a fait connaître avant la béatification

30 mars

Mercredi-Saint — Alexandrina Maria da Costa naquit à Gresufes, lieudit de la paroisse de Balasar, distant d'environ 50 kilomètres de Porto, et faisant partie de l'Archidiocèse de Braga. Et y fut baptisée le 2 avril, samedi saint.
Janvier 1911

Elle partit avec sa sœur Deolinda à Póvoa de Varzim habiter chez des amis afin de pouvoir fréquenter l'école, car à ce temps-là il n’existait à Balasar qu'une école de garçons. Ce fut à Póvoa qu'elle fit la première Communion et à Vila do Conde — 3 kilomètres séparent les deux villes — qu’elle reçut la Confirmation.
Juillet 1912
Elles retournèrent toutes deux à la maison. Au mois de novembre elle alla habiter, avec toute la famille et toujours à Balasar, une maison qui se trouve située au lieu-dit du “Calvário”.
Vers l'âge de 9 ans, elle commença à travailler dans les champs et, plus tard elle dut travailler comme journalière pour gagner son pain. Au travail elle adjoignit la prière. Puis, elle se vit nommée catéchiste et membre de la chorale: elle avait une belle voix et aimait beaucoup la musique.
Elle tomba d'un chêne. Gravement malade elle commença alors à consulter les médecins, cessant de travailler régulièrement. A 12 ans sa maladie était si grave que les derniers sacrements lui furent administrés.  
Le Samedi-Saint, elle sauta par la fenêtre dans le jardin — et de une hauteur d’environ quatre mètres — plutôt que de se laisser violenter par trois hommes qui étaient entrés dans la pièce où, avec sa sœur et une amie elle faisait de la couture.
Le commencement de sa myélite comprimée à l'épine dorsale, laquelle fut reconnue plus tard par les médecins, date de cette chute. Il en résulta une paralysie progressive la retenant au lit pendant 30 ans.
Elle partit à Póvoa pour une cure marine (plage et bains de soleil), mais son état empira.
Elle dut faire son premier voyage à Porto pour consulter le médecin spécialiste Abel Pacheco, lequel informa le médecin traitant, docteur Garcia, que sa patiente ne guérirait pas.
Pendant cinq mois consécutifs elle ne pût se lever.
Au mois d’avril...
Elle commença à se lever et recommença à marcher s'aidant d'une chaise. Elle restera ainsi levée pendant environ un an, souffrant beaucoup non seulement physiquement mais aussi moralement à cause des moqueries de certains sur sa façon de marcher et de s'asseoir. En cette année elle eut son premier grand chagrin : la mort de sa grand-mère. Malgré tous ses efforts, elle ne put visiter sa chapelle ardente.
27 mars

Elle dut retourner à Porto pour une nouvelle visite médicale chez le spécialiste Jorge de Almeida.
Au mois de juin elle participa, au prix d'un grand effort, au Congrès Eucharistique National, à Braga.
14 avril

Elle se mit au lit pour ne plus jamais se relever. Sa sœur Deolinda devînt son infirmière et son assistante en tout: elle deviendra même sa secrétaire.
Ne réussissant pas à obtenir la grâce de sa guérison, elle s'offrit comme victime pour le salut des âmes, “sentant toujours davantage le désir d'aimer la souffrance et de ne penser qu'à Jésus seul.
Elle dit alors à Jésus :
Mon bon Jésus, vous êtes emprisonné. Moi aussi, je le suis. Nous sommes tous deux incarcérés. vous, pour mon bien et moi, enchaînée par vous. vous êtes Roi et Seigneur de tout. Moi, je ne suis qu’un ver de terre. Je vous ai négligé, ne pensant qu’aux choses du monde qui ne sont que perdition pour les âmes, mais, maintenant, le cœur contrit, je ne veux que ce que vous voudrez, je veux souffrir avec résignation. Ne me laissez pas sans votre protection.
Elle composa son hymne en l'honneur des Tabernacles.

Hymne aux Tabernacles

Chapelle de l'adoration, dans l'église de Balasar
O Jésus, je veux que chacune de mes douleurs, chaque battement de mon cœur, chacune de mes respirations, chaque seconde de ma vie, chaque minute, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque mouvement de mes pieds, de mes mains, de mes lèvres, de ma langue, chacune de mes larmes, chaque sourire, joie, tristesse, tribulation, distraction, contrariété ou ennui, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je veux que chaque lettre des prières que je récite ou entends réciter, toutes les paroles que je prononce ou entends prononcer, que je lis ou entends lire, que j’écris ou vois écrire, que je chante ou entends chanter, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque baiser que je déposerai sur vos saintes images, celles de la votre et ma sainte Mère, celles de vos saints et saintes, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je veux que chaque goutte de pluie qui tombe du ciel sur la terre, que toute l'eau des océans et tout ce qu'ils renferment, que toute l'eau des fleuves et des rivières, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je vous offre les feuilles de tous les arbres, et tous les fruits que sur eux mûrissent; chaque pétale de toutes les fleurs; toutes les graines que contient le monde; tout ce qu'il y a dans les jardins, dans les champs, dans les vallées, sur les montagnes: tout cela je veux vous l'offrir comme autant d'actes d'amour pour vos tabernacles.
O Jésus, je vous offre les plumes des oiseaux et leurs gazouillements, les poils des animaux et leurs cris, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je vous offre le jour et la nuit, la chaleur et le froid, le vent, la neige, la lune, le clair de lune, le soleil, les étoiles du firmament, mon sommeil et mes rêves, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque fois que j'ouvre ou ferme les yeux, ce soit autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je vous offre toutes les grandeurs, richesses et trésors du monde, tout ce qui se passe en moi, tout ce que j'ai l'habitude de vous offrir, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, le ciel et la terre, l'océan et tout ce qu'ils contiennent, je vous les offre comme s'ils m'appartenaient et si je pouvais en disposer ; acceptez-les comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles”.

Et, la récitation de cette prière lui causait des effets qu’elle ne comprit pas tout de suite...
Écoutons-la :
“Pendant que je faisais cette offrande à Jésus, je me sentais ravie, d’une façon que je ne sais pas expliquer, et en même temps je ressentais une forte chaleur qui semblait m’embraser. Cela me parut étrange, car les journées étaient plutôt froides et, émerveillée, j’ai même regardé si mon corps ne transpirait pas. C’est comme si l’on m’embrassait intérieurement. Cela me fatiguait assez.”
Celui lui parût tellement étrange, que, dans son innocence juvénile, elle demanda à sa sœur Deolinda et à son amie Sãozinha, si elles ressentaient, elles aussi, cette agréable sensation lors que leurs prières...
Plus encore, comme elle leurs expliqua qu’elle ressentait une chaleur assez vive, on lui posa sur la poitrine des chiffons mouillés à l’eau froide...

6 août

Le Père Mariano Pinho, sj, son premier Directeur spirituel
Le Père Mariano Pinho sj vint à Balasar prêcher un triduum. À cette occasion Alexandrina obtint qu'il devienne son directeur spirituel.
18 octobre
Elle s'inscrivit dans les rangs des “Filles de Marie”.
20 novembre
Fût célébrée la première messe dans sa chambre.
Ce même mois de novembre elle commença à souffrir de la perte des biens matériels, suite à une hypothèque sur la maison et sur le terrain.
En effet, sa mère s'étant portée garante pour une personne de sa famille, et celle-ci n'ayant pas pu rembourser la dette contractée, il fallut honorer la caution.
Cette situation dura des années, et fut cause de grandes souffrances pour toute la famille...
Elle fit cette année le “vœu le plus parfait”.
6 septembre
Après la Communion, elle entendit Jésus l'inviter à participer à sa Passion, mais d'une façon concrète, en se laissant transpercer les mains et les pieds par le clous ; la tête, par la couronne d'épines.
« Donne-moi tes mains : je veux les clouer avec les miennes; donne-moi tes pieds : je veux les clouer avec les miens; donne-moi ta tête : je veux la couronner d’épines, comme ils me l’ont fait à moi; donne-moi ton cœur: je veux le transpercer avec la lance, comme ils ont transpercé le mien; consacre-moi tout ton corps; offre-toi toute à moi; je veux te posséder entièrement ».
Cette invitation lui fût répétée le 7 et le 8 septembre.
Alexandrina accepta l'invitation, mais elle crut qu'il ne s'agissait là que d'une augmentation de ses souffrances physiques; elle ne pensa pas un seul instant qu'il s'agissait de choses surnaturelles.
A cette occasion elle se sentit fortement unie à Jésus :
« Il me parlait de jour comme de nuit... Il se confiait à moi... »
Alexandrina était convaincue que “souffrir, aimer, réparer” était une inspiration qui lui venait de Jésus.
Les invitations de Jésus à participer à sa Passion se répétèrent plusieurs fois pendant environ quatre ans, au cours desquels Il la prépara progressivement au grand événement qui arrivera le 3 octobre 1938 : Alexandrina vécut pour la première fois la Passion dans ses diverses phases.
14 octobre
Elle écrivit de son sang, obtenu par la piqûre qu'elle se fit sur la poitrine, à l'aide d'une épingle, un serment d'amour à Jésus :
Avec mon sang, je vous jure de beaucoup vous aimer, mon Jésus. Que mon amour soit tel, que je meure enlacée à la croix. Je vous aime et je meurs d’amour pour vous, mon cher Jésus. Je veux habiter dans vos tabernacles. (Balasar, 14.10.1934).
L'une des plus anciennes photos d'Alexandrina

Jésus continua de lui demander de L'aider dans la Rédemption, par ses souffrances.
Il lui demanda de se détacher du monde.

30 juin
Jésus, pour la première fois, lui fit part de son désir de voir le monde consacré à Notre-Dame.
« En raison de l’amour que tu as envers ma très Sainte Mère, communique à ton directeur spirituel la demande suivante: que chaque année un acte de consécration du monde à Elle soit fait, un jour fixé et que l’on demande à la Vierge sans tache de confondre les impurs, afin que ceux-ci changent de vie et ne M’offensent plus davantage.
Comme Je l’ai demandé à Marguerite Marie la consécration du monde à mon divin Cœur, ainsi Je te demande à toi, qu’il soit consacré à Elle, avec une fête solennelle » (1).

7 juin

Lors de la fête de la Très Sainte Trinité, eut lieu la mort mystique, laquelle extérieurement se présente tout à fait comme une mort naturelle.
Fin avril

Elle arriva au seuil de la mort : pendant 17 jours elle ne put rien avaler, sauf l'Hostie consacrée.
31 mai
Elle reçut la visite du Père Antonio Durão, s j, frère du Provincial des Jésuites du Portugal, en sa qualité d'envoyé du Saint-Siège pour la questionner sur la consécration du monde à Notre-Dame.
Les assauts du démon s'intensifièrent. Dans son Autobiographie on peut lire :
“Ce fut en juillet 1937 que le “boiteux” (nom qu'elle utilisait pour désigner le démon), non content de tourmenter ma conscience et de me souffler des choses affreusement ordurières, commença à me mettre en bas du lit, aussi bien la nuit qu'à n'importe qu'elle heure de la journée...”

Jésus lui dit, à cette occasion :
« Le démon te haï, mais tu dois t’en réjouir, car tu connais la raison. Si je le permettais, il te tuerait : mais je n’y consens pas. Je suis le Seigneur de la vie et de la mort. Ta mort, en tout cas, ne sera qu’un envol de la terre vers le ciel ».
Il est arrivé que le “boiteux”, comme l’appelait Alexandrina, la jette en bas du lit, lui arrache les médailles qu’elles portaient sur elle.
Dans sa rage, le monstre infernal est allé jusqu’à lui voler son crucifix pour le jeter dans la porcherie...
De la même façon il lui subtilisa une statue de la Sainte Vierge qu’il est allé enterre dans la jardin, et que ne fut retrouve que quelques années plus tard...
23 octobre
Elle entendit Jésus lui expliquer que ce genre de lutte avec le démon était terminé. Il l'attaquera encore pour la faire horriblement souffrir, de telle façon que les personnes qui la visitent ne s'en rendent pas compte.
3 octobre

En extase, elle vécut la Passion pour la première fois, dès midi et jusqu'à 15 heures. Le Père Pinho était présent. Dans son livre ”No Calvário de Balasar” (Sur le Calvaire de Balasar) il écrira : « nous les présents, nous voyions se dérouler devant nos yeux le drame de la Passion de la façon la plus concrète : Jardin des Oliviers, emprisonnement, tribunaux, flagellation, couronnement d'épines, chemin du Calvaire, crucifixion, mort ».
Ce jour-là, était le jour de la fête liturgique de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qu’Alexandrina considérait comme sasœur spirituelle. Elle la vit à deux reprises, lors de sa montée au Calvaire, au cours de cette première “Passion”.
24 octobre
Le Père Pinho, à la suite du phénomène de la Passion vécue par Alexandrina chaque vendredi, se décida à écrire à Rome. Il fit donc parvenir une lettre au Cardinal Pacelli — futur Pie XII — pour lui expliquer ce que Jésus demandait instamment à sa fille spirituelle.
En effet, lors de plusieurs extases, Alexandrina avait entendu Jésus demander et exhorter le Père Pinho à écrire au Pape au sujet de la consécration du monde.
6 décembre
Alexandrina subit un nouveau voyage à Porto pour des radiographies. Elle retourna chez elle le 11 du même mois.
26 décembre
Visite du docteur Elísio de Moura, psychiatre fameux, qui la traita cruellement.
5 janvier

Le Chanoine Manuel Vilar, envoyé par le Saint-Siège
Elle reçut la première visite du chanoine Vilar, envoyé par le Saint-Siège pour enquêter sur la consécration du monde à la Vierge. Ce fût une “bonne rencontre”. En effet, s'établissant à Rome, le chanoine va s’intéresser à une telle consécration.
20 janvier
Jésus lui prédit la guerre comme châtiment pour les grands péchés :
Le monde est suspendu à un fil très fin... Ou le Pape se décide à le consacrer ou le monde sera puni !...
28 juin
Comme déjà le 20 janvier et le 13 juin, elle entendit Jésus lui prédire la guerre comme châtiment pour les grands péchés.
Alexandrina s’offrit comme victime pour la paix.
Toute l'année durant elle fut tourmentée par de violentes fièvres. À certains moments elle crut perdre toutes ses facultés et resta sans pouvoir parler. D'autres fois elle eut des douleurs si violentes qu'elle ne put même pas s'alimenter.
Vers le mois de novembre, une bienfaitrice de Lisbonne, Fernanda dos Santos, offrit la somme dégageant la maison de l'hypothèque. Le terrain ne fut libéré qu'en 1941.
8 décembre
Fête de l'Immaculée Reine du Portugal dont l'église de Balasar possède une merveilleuse statue — après l'extase de la Passion, elle fut atteinte d'une colique qui dura une heure et demi.
Cette année aussi, à plusieurs reprises, Jésus insista sur la consécration du monde à sa Mère bénie.
En tant que victime expiatoire, Alexandrina souffrit elle même les peines des damnés.
4 juillet
Elle s'offrit comme victime, avec d'autres âmes-victimes, pour obtenir qu'au moins le Portugal soit épargné de la guerre.
Jésus accepta et s'empressa de répondre :
Cherchez et vous recevrez ; demandez avec foi. Le Portugal sera sauvé: c'est Jésus qui te le dit et Il ne trompe pas.
Et, c'est ce qui arriva.
15 septembre
Alexandrina écrivit deux lettres : une au Patriarche de Lisbonne, le Cardinal Cerejeira, et l'autre au chef du Gouvernement, Salazar, pour leur demander de faire ce qui était en leur pouvoir afin de freiner les débordements de l'immoralité.
Elle se décida à cette démarche parce que le 12 septembre, pendant l'extase, elle vit Jésus plus attristé que jamais, par l'état d'immoralité et de manque d'amour de l'humanité.
6 décembre
Alexandrina entendit Jésus lui assurer que le Pape serait physiquement épargné par la guerre: “le dragon orgueilleux et enragé qu'est le monde n'osera pas toucher à son corps”.
29 Janvier

Le Dr Augusto Azevedo, médecin traitant d'Alexandrina
Le docteur Manuel Augusto Dias de Azevedo, médecin au pays voisin : Ribeirão do Minho, vînt pour la première fois auprès d'Alexandrina.
Après avoir assisté à plusieurs extases de la Passion, il comprit qu'il ne s'agissait pas là d'un cas relevant uniquement de l'humain, mais aussi du surnaturel. Il décida alors de l'étudier à fond. Il y mit toute sa science et aussi tout son cœur. Devenant son médecin traitant : il devint ainsi en quelque sorte son Cyrennéen jusqu'à la fin.
1er mai
Le docteur Azevedo appela au chevet d'Alexandrina le docteur Abel Pacheco. Étant donné que les deux médecins ne furent pas d'accord, la nécessité de recourir à un éminent spécialiste fut avancée. On fit appel au docteur neurologiste Gomes de Araujo.
Le docteur Azevedo voulut que toute lumière fut faite sur le cas afin de pouvoir défendre Alexandrina de l'accusation que celle-ci ne serait qu'une simulatrice. “Une paralysée qui peut se mouvoir toute seule lors des extases de la Passion !”
15 juillet
Elle dut supporter un 4ème voyage à Porto.
29 août
Le Père José Alves Terças assista à l'extase de la Passion et en rédigea le déroulement dans un article qu'il publia.
A la fin de l'extase, Alexandrina fut désolée de cette décision et eut le pressentiment de tout ce qui se dirait. En effet, la publication de cet article déclencha l'éloignement de son directeur, le Père Pinho, et mit le public au courant de choses si intimes.
3 janvier

A l'approche de l'écartement de son directeur (ce qu'elle pressentit plusieurs fois lors des dernières extases) elle entendit Jésus lui dire :
« L'heure de me donner la plus grande preuve d'amour et d'héroïsme est arrivée: marche sans lumière, en complet abandon. Tout sera mort en toi... »
7 janvier
Alexandrina reçut la visite d'adieu du Père Pinho.
27 mars
L'une des extases de la "Passion"
Elle revécut pour la dernière fois — de façon visible — la Passion: c'était le vendredi de Notre-Dame des Douleurs.
“Et par la suite, tous les vendredis, encore que sans les mouvements, elle continua de revivre la Passion de Jésus, pendant laquelle elle souffrait bien souvent davantage qu'auparavant — écrira le Père Pinho dans sa biographie “No Calvário de Balasar”.
3 avril
Vendredi-Saint. Commencement d’une nouvelle mort mystique, avec des caractéristiques différentes de la première : toute spirituelle. “Le Vendredi-Saint j’ai commencé à me sentir morte sur le Calvaire” — fit-elle écrire dans son Journal.
13 avril
A cette date commença le jeûne total accompagné d'une totale anurie, lequel durera jusqu'à sa mort.
Les conditions physiques s’aggravèrent au point que le curé lui administra les derniers sacrements; il continue à lui donner chaque jour la sainte Hostie.
Alexandrina dicta ses dernières dispositions au sujet de ses funérailles et de sa sépulture.
31 octobre
Finalement, à l'occasion du 25e anniversaire des apparitions de Fatima — le Pape Pie XII fit, en langue portugaise, la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, consécration qui sera répétée solennellement à Saint-Pierre de Rome, le 8 décembre de la même année.
Alexandrina reçut de Fatima, à cette occasion, un télégramme du Père Pinho lui annonçant la bonne nouvelle.
“J’ai récité le Magnificat et j’ai allumé un cierge en l'honneur de Notre-Dame”, peut-on lire dans la lettre envoyée au Père Pinho le 7 novembre.
Du 10 juin au 20 juillet

Le Dr Gomes de Araújo. Il garda Alexandrina, dans sa
clinique pendant 40 jours et 40 nuits...
Alexandrina resta internée à l’Hôpital de Foz do Douro (près de Porto) pour être examinée et contrôlée au sujet de son jeûne et de son anurie.
Le directeur de l'Institut, le docteur Gomes de Araujo, après avoir constaté quarante jours durant sous la plus stricte surveillance, qu'il n'y avait aucune simulation, en la congédiant lui dit: “Je viendrai vous revoir à Balasar, non plus comme médecin ou espion mais comme ami qui vous admire”.
Et à l'automne de cette même année il se rendit à son chevet.
La conséquence de cette reconnaissance officielle du jeûne et de l'anurie fut que beaucoup de personnes, y compris des prêtres, s’intéressèrent au cas et vinrent lui rendre visite. Parmi ceux-ci le Révérend Docteur Gigante (lequel fut nommé plus tard Président de la Commission pour le Procès Diocésain de béatification), lequel restera pour toujours son ami, même quand il devint archevêque.
Vers la fin du mois d’octobre, elle souffrit, en tant que victime, les peines du Purgatoire.
10 octobre
Elle entendit de la Bouche même de Jésus la confirmation de la non participation du Portugal à la guerre.
31 octobre
Elle commence à vivre les peines du Purgatoire.
16 juin

A cette date, tomba, pour Alexandrina le verdict d'une Commission d'enquête composée de trois théologiens nommés par l'Archevêque de Braga afin d'étudier le cas de la “malade” de Balasar: Cette Commission ne trouva rien de surnaturel ni de miraculeux et, cela malgré la poursuite du jeûne et de la complète anurie !
25 juin
L'Archevêque de Braga publia une Circulaire dans laquelle il invitait à garder le silence sur les présumés faits extraordinaires attribués à Alexandrina et interdit les visites à celle-ci même à titre d'observation sur le point de vue religieux.
Ceci ressemble, de plus en plus, à un genre de “persécution” de la part des membres de la hiérarchie ecclésiastique de Braga.
En effet, l’un des membres de la Commission, informé par des ragots et non pas par une étude sérieuse, voulait à tout prix faire taire la “malade” de Balasar.
Il fut, plus tard — lors du procès diocésain — un témoin courageux et humble, ayant compris la portée profonde et le message authentiquement ecclésial de la sainte fille de Balasar.
21 juin
Se produisit la première rencontre avec le salésien Dom Umberto Maria Pasquale, lequel devînt son deuxième directeur spirituel à partir du 8 septembre.
15 août
Elle s'inscrivit parmi les Coopératrices Salésiennes.
Au mois de décembre Jésus, pendant une extase, l'appela “mère des pécheurs” et, avec Notre-Dame, lui mit dans le cœur l'humanité entière, la lui confiant.
8 septembre
Le Père Umberto Pasquale, sdb,
deuxième Directeur spirituel d'Alexandrina
Le Père Umberto Maria Pasquale, salésien, devient son Directeur spirituel, en remplacement du Père Mariano Pinho, s j.
Son état de santé devint de plus en plus préoccupant, y compris un malaise aux yeux : ceux-ci ne supportent plus la lumière.
Comme si le Seigneur voulait la récompenser de tant de souffrances... Comme s’il voulait lui apporter un peu de baume au cœur, il lui accorder des faveurs sublimes... comme celle-ci que nous pouvons lire dans son journal du 2 février :
“Le vendredi est arrivé ; triste vendredi ! J’ai vu ma croix; il était encore tôt. On la préparait avec soin: elle était nécessaire, quelle que soit la sentence que j'ai dû recevoir.
Dans mon âme je ressentais une mansuétude, une bonté inégalable. En même temps, contre cette mansuétude et cette bonté, je ressentais la haine, la rancœur, le mépris et une autorité orgueilleuse: un orgueil cynique.
Des bêtes féroces contre l’Agneau, le plus petit et le plus innocent! Quelle douleur pour lui, lui si débordant de bonté ! Avant même que la sentence ne soit prononcée contre l’Agneau innocent, j’ai senti que cette autorité là, avec une fureur diabolique, se déchirait les habits de haut en bas...
J’ai monté avec peine la montagne du Calvaire, en ayant l’impression d’expirer. J’ai crié continuellement :
Père, Père, toi aussi tu m’abandonnes ? Toi aussi tu m’abandonnes ? (2)
Mon sang coulait.
Le soleil, honteux, s’est caché à la vue de tant de malice. Et moi, déshabillé, dans une grande confusion, je restais là, sur la croix, sous les regards de la canaille la plus vile! Mes habits ont été tirés au sort et partagés... (3)  Mon âme tremblait de douleur et de peur, comme le corps tremble à cause du froid.
A haute voix toujours j’appelais Jésus. Il est venu apportant un soleil radieux et ardent. Les tremblements de mon âme ont cessé, ainsi que la peur et toutes les douleurs: j’avais retrouvé la paix, je n’avais plus que lumière et amour. Le cœur a commencé à revivre une vie que je ne sais pas expliquer. La poitrine est devenue un vrai incendie. Quel bonheur j’ai pu vivre pendant longtemps !...
J’ai entendu des hymnes merveilleuses; je ne comprenais pas très bien, mais je sais qu’elles étaient adressées à Jésus au très Saint-Sacrement.
J’ai entendu les paroles “Corpus Jesus Christi” et je me suis aperçue que Jésus se donnait à moi et m’unissait toujours davantage à lui.
Les anges continuaient de chanter : de ce chœur d’anges sortait un canal qui arrivait jusqu’à moi, me communiquant des flammes de feu et bien d’autres choses.
Jésus m’a dit alors :
« Ce canal, (4) ma fille, descend du Cœur de la tienne, et ma Mère bénie. De celui-ci tu reçois la très grande abondance de notre amour; tu reçois nos grâces, vertus et dons: richesse divine et tout ce qui est du ciel. De son Cœur tu reçois la vie pour vivre, la vie pour la donner aux âmes. C’est cette rosée, le sang que tu sens tomber sur l’humanité; c’est une fusion de mes richesses, de mes grâces et de ta souffrance. Tu es une nouvelle co-rédemptrice.
Je te communique tout à travers le canal de ma Mère bénie: c’est à vous qu’il appartient de sauver le monde. »(5)


Nous sommes tous concernés, tous appelés à participer à la Rédemption du genre humain. Le Seigneur veut avoir besoin de nous, non point que sa participation et son sacrifice aient été insuffisants ou incomplets, mais parce que tous, nous faisons partie de ce corps mystique qu’est l’Église, irriguée par le Sang Rédempteur du Fils de Dieu.
La Communion dont Alexandrina nous a fait le récit, s’est déroulée lors de la Passion qu’elle vivait chaque vendredi...
Au contraire des autres fois où Alexandrina a été communiée par les Anges et que le mot “nostri” était prononcé, cette fois-ci, il ne le fut pas, car ce fut Jésus Lui-même qui s’est donné à son épouse.
Un autre vendredi, au cours d’une autre Passion, la sainte fille eut une vision, vision terrible qui nous remplit de terreur, surtout si l’on considère la date à laquelle elle eut lieu : 1945. Bien longtemps avant que le Concile du Vatican II n’ait lieu et que des décisions précipitées, quelquefois, ne soient prises. Écoutons et méditons :
« Quel feu dans mon cœur !... Il me brûle tellement qu’il semble le détruire. Combien je donnerais, combien j’aimerais souffrir pour obtenir que ce feu soit le mien et qu’il soit un feu d’amour pour Jésus. Je veux de l’amour, je veux de l’amour pour le donner au monde afin qu’il aime uniquement Jésus. Pauvre comme je suis, je n’ai rien à lui donner; je ne sais pas comment l’acquérir, je ne sais pas comment le confier à Jésus. Je le vois s’enfuir: il fuit vers un autre monde, un monde de perdition.
Je reste les bras ouverts et les yeux levés vers le ciel.
Comment remédier à ce mal ?

Ô Jésus, veillez sur le monde que vous m’avez donné et confié, gardez-le, il est à vous, uniquement à vous ! Donnez-moi votre amour afin qu’ainsi je puisse le conquérir.
De grandes, de très grandes inquiétudes montent de la terre vers le ciel.
Mon Dieu, je vois les âmes pleines de lourdeur et les corps détruits par la lèpre: conséquences du péché. Quelle lumière, celle qui m’oblige à tout voir!... À quel extrême le monde est réduit !... Doux Jésus, votre divin Cœur n’en peut plus !...
Je me sens placée entre le monde et Jésus afin d’éviter que la méchanceté des hommes ne blesse son Cœur si aimant.
Flagellation, épines et mauvais traitements me blessent. Je ne vois pas Jésus mais je le sens comme opprimé, rempli d’épouvante et qui attend les coups de cette chaîne de méchanceté. (...)
Sans même avoir pensé à la Cène de Jésus avec ses disciples, je me suis sentie à table.
Mon cœur était le calice, le vin et le pain. Tous venaient manger et boire à ce calice. À partir de cet instant cette Cène allait se répéter. Mais quelle horreur ce que j’ai vu !... Tant de Judas buvant et mangeant indignement !
Que de langues sales! Pire encore: combien de mains indignes distribuant ce pain et ce vin ; des mains indignes et des cœurs démoniaques.
Quelle horreur mortelle !... J’en ai éprouvé tant de douleur et tant d’horreur au point de croire que mon âme allait fondre et le cœur se briser.
Je ne sais pas mieux exprimer ce que j’ai vu, ce que j’ai souffert. Et avant tout autre chose, l’amour de Jésus, un amour indicible; un amour que l’on ne peut évaluer qu’après l’avoir expérimenté... » (6)

Ces textes se passent de commentaires, ou presque...
Il faut remarquer tout de même, que ce texte, datant de 1945, a pu paraître incompréhensible pour ceux qui à cette période du XX siècle ne se doutaient pas que ceci se réaliserait quelques années plus tard.
En effet, de nos jours, tous et n’importe qui, peuvent distribuer la Communion et que rares sont ceux qui se confessent pour recevoir le Sacrement de l’Amour. Cette affirmation peut et doit être considérée comme une vraie prophétie de la servante de Dieu.
Afin qu’il n’y ait pas d’équivoque, je dois vous informer que tous les écrits d’Alexandrina ont été analysés, à Rome, par trois équipes différentes de théologiens, et qu’ils n’ont rien trouvé à y redire...
Depuis le mois d'août et, ceci pendant environ trois mois, elle perdit quotidiennement du sang.
L'action du démon s'intensifia, ce que Jésus continua de permettre comme forme de réparation: l’une des plus douloureuses.
Au mois de mai...

Comme nouvelle forme de réparation, elle vécut le tourment des odeurs nauséabondes, signe du péché.
20 juillet
Le testament est devenu sa pierre tombale...
Se croyant proche de la mort, elle écrivit de sa propre main, avec beaucoup d'efforts, une lettre-testament adressée à tous les pécheurs.
Depuis cette année et jusqu'à sa mort elle ressentit même en dehors des extases de la Passion, de jour comme de nuit, les douleurs de ses stigmates — lesquels, à sa demande, restèrent toujours invisibles.
Fin septembre...
Les articulations se déboîtèrent tellement que le 3 octobre, anniversaire de la première crucifixion, le docteur Azevedo la fit mettre sur des planches et banda ses bras les plaçant sur deux reposoirs en forme de “S”, pour les attacher ensuite au chevet du lit.
Novembre...
Elle dut subir de nouveaux examens médicaux.
14 juillet

Alexandrina écrivit, toujours de sa propre main, le deuxième testament spirituel adressé aux pécheurs, choisi par la suite comme épitaphe pour sa tombe.
23 septembre
Elle reçut la dernière visite de son deuxième directeur, obligé de retourner en Italie. Toutefois, elle lui envoya toujours son Journal, écrit par obéissance, jusqu'à la mort.
En décembre le secrétaire de l'Archevêque de Braga, le docteur Sebastião Cruz, professeur de l’Université de Coimbra vint la visiter. Il fut très favorablement impressionné: Il la réconforta et revînt diverses autres fois la visiter.
Son état physique continua d'empirer: elle fut souvent atteinte de fortes fièvres accompagnées de douleurs aiguës.
Son état spirituel, s'intensifia de plus en plus. Elle reçut de Jésus la confidence comme quoi sa mission était pour les âmes et qu'au ciel elle la continuerait.
1er octobre
La Vierge du Rosaire lui apparut. Elle lui apporta le Rosaire avec lequel elle doit attacher le monde.
Pendant les années qui suivront, des apparitions analogues se répéteront.
10 mars 1950

Alexandrina a la vision de l’enfer :
« J'ai vu l'enfer ouvert, d'où sortaient d'épouvantables flammes. J'ai entendu des rougissements et des cris impossibles à décrire. »
14 avril 1950
Elle fêta ses noces d'argent de grabataire : Une messe fut célébrée dans sa chambre.
La souffrance acceptée avec amour, demandée avec la plus humble et amoureuse ferveur, l'élevèrent à une telle hauteur d'imitation du Christ qu'un jour elle reçut de Jésus cette confidence :
Tu as la vie, tu as l'amour: tu vis comme Jésus et aimes comme Jésus: tu vis ma vie, tu aimes avec mon amour. (7)
Les gens qui venaient la visiter affluaient de plus en plus et, à leur encontre, l'Archevêque de Braga publia, en septembre 1952 une interdiction de ces visites.
Mais fin novembre de cette même année 1952, cette note fut annulée, sous l’insistance des prêtres.

Le nombre de visiteurs augmenta de nouveau : sa mission d'évangélisation était en plein essor : porter les âmes à Jésus.
Dans le même temps, en tant que victime dont la mission est avant tout la réparation, elle endura encore une autre souffrance, parmi les plus graves et douloureuses : elle sentit l'inutilité de toute sa vie, de toute son oeuvre, de l'offrande de toute sa souffrance.
Cette année fut une année exceptionnelle en ce qui concerne l'évidence surprenante de l'action divine sur Alexandrina: ce n'est que d'en-Haut, en effet, que pouvait lui venir une telle condition physique, une telle force pour supporter le poids de tant de fatigues accumulées à la suite des milliers de visites qu'elle reçut en cette période. Ils passaient devant son lit par groupes.
25 mars
Plusieurs centaines...
9 mai
Environ 2.000... Pendant 9 heures et demi avec un arrêt de 45 minutes...
5 juin
5.000... visiteurs
6 juin
6.000... Pendant 12 heures avec un arrêt de 45 minutes également.
29 juin
Environ 15.000...
Il a même fallu l'aide des forces de l'ordre, pour canaliser les visiteurs!...

Elle leur parla des choses du Ciel, les stimula au repentir, des heures durant.
Pendant l'extase du 15 mai elle entendit Jésus lui dire :

“Tu vis la vie publique de Jésus. Courage, courage, épouse très chère !”
Et voici comment Alexandrina supporta cette marée, marée qui lui causait non seulement beaucoup de la fatigue mais aussi beaucoup de la répugnance parce qu'elle se sentait indigne d'être l'objet de tant de visites et craignait d'être prise pour meilleure qu'elle ne l'était en réalité. Dans son Journal on peut lire :
« Le fait même de recevoir tant de milliers de baisers des personnes qui s'approchent de moi, je décidai de l'offrir à Jésus, comme si ceux-ci étaient déposés sur son Front, Lui demandant de bien vouloir les accepter comme autant d'actes d'amour pour les Tabernacles, pour l'honneur et la gloire de la Très Sainte Trinité et de la Maman, et de tout reverser sur les visiteurs ».
Dans cette période de sa vie beaucoup de personnes étaient admises dans sa chambre, parmi lesquelles des prêtres, y compris pendant l'extase du vendredi; cela donnait un caractère public aux extases. Cela causait une souffrance supplémentaire à Alexandrina Maria :
« Les humiliations me couvraient les yeux: le fait de me sentir entourée de monde, me procurait, pour ainsi dire, la mort », dit-elle dans son Journal du 6 novembre.
A la suite de ces extases, quand Alexandrina finissait de revivre la Passion, elle sentait en elle Jésus ressuscité qui, à travers ses lèvres s'adressait à l'humanité, aux pécheurs, d'une façon attristée et solennelle. Alexandrina parlait longtemps avec chaleur, fréquemment elle chantait les beautés et les exhortations de Jésus. Elle chantait des hymnes de louange, d'action de grâces, de repentir, de supplique. D'autres fois elle chantait en colloque avec Jésus qui lui demandait son amour et elle Lui en offrait.
Certaines de ces extases sont enregistrées.
Lors de ces extases publiques on comprenait d'une façon très claire la volonté de Jésus à démontrer l'intervention du surnaturel: en dehors de ces moments-là, Alexandrina faisait un très grand sacrifice pour parler : “à chaque mouvement des lèvres on dirait qu'un jet de sang s'échappe de mon cœur pour arriver à mes lèvres”, dit-elle dans son journal du 30 janvier. D'autres expressions analogues se trouvent à différentes autres pages de ses écrits.
25 décembre
Elle eut sa dernière extase publique :
“Je suis descendu du ciel et me voici pour la dernière fois dans le cœur de mon épouse pour parler à travers ses lèvres.”
Cette extase se termina par un chant d'adieu et de au revoir au Ciel.

Son état physique continua d'empirer. Elle devint presque aveugle : “le corps ressemble à l'âme: il n'a pas de vie, pas de lumière”, peut-on lire encore dans son Journal du 24 décembre.
Au mois d'avril de cette même année ce fut le 12e anniversaire du commencement de son jeûne. Elle entendit de Jésus ces paroles :
“Ma fille, Je t'ai placée dans le monde et Je fais en sorte que tu vives uniquement de Moi pour prouver au monde ce que peut l'Eucharistie, ce qu'est Ma vie dans les âmes: lumière et salut pour l’humanité.”
Elle ne vivait que de la Communion quotidienne.
Le jeûne la faisait souffrir: la nostalgie de l'aliment solide. Mais Alexandrina souffrait bien davantage d'un autre genre de faim: la faim que le monde avait de ses souffrances de victime pour se sauver et la faim d'âmes dont souffrait Jésus.
Jésus lui ayant souvent dit que sa souffrance sauvait les âmes, les alimentaient et en même temps leurs donnaient vie, Alexandrina avait donc l'impression d'être avidement dévorée par les pécheurs.

C'est très impressionnant et en même temps très claire ce qui se lit dans une lettre écrite au Père Pinho le 12 décembre :
« Nouveau martyre pour mon âme. Elle est comme une tige effeuillée; à ses fibres sanguinolentes ils viennent sucer tout mon être, tout mon sang et s'accrochent à ces fibres : il s'agit pourtant d'un être qui a la taille du monde, mais ils arrivent en bandes, ils sont très nombreux. Mais ce quelqu'un qui représente le monde et les autres qui se présentent en bandes ont des mains avec des griffes, des yeux hagards, des cheveux en désordre, ce sont des affamés, insatiables, ce sont de vrais squelettes.
Je n'ai plus de sang, je n'ai plus rien à leur donner. L'âme se fatigue et meurt de faiblesse.
Mais celle-ci aussi a une faim infinie, ce qui vient augmenter le tourment de mon corps. Cette faim de l'âme est causée par la nostalgie de l'alimentation: j'ai la nostalgie de tous les aliments, de tous; et même quand je me sens rassasiée, je sens un vide que seul le monde pourrait remplir...
Jésus, lors d'un extase me dit que ce que je ressens dans mon âme c'est le monde, ce sont les âmes qui voient déjà les peines de l'enfer, qui s’agrippent aux fibres de mon âme afin de sucer tout mon sang pour éviter de se perdre. Et quelle faim infinie est la Sienne » (faim d'âmes).
1er octobre
C’était le premier vendredi du mois, après la Passion, Jésus lui apparut. De ses plaies sortaient des rayons de lumière, lesquels allaient frapper les plaies de ses pieds, des ses mains et de son cœur. Elle entends Jésus lui dire :

“Comme je l'ai demandé à Marguerite-Marie [Alacoque], je veux que toi, à ton tour, tu fasses se développer dans le monde cet amour éteint dans le cœur des hommes... Fais, ô mon épouse, fais que se propage dans le monde entier cet amour de nos Cœurs.” (de Jésus et Marie).
Pendant cette dernière période de sa vie, elle expia de façon particulièrement douloureuse les péchés contre la foi et contre l'espérance, bien qu'elle fut tourmentée par les doutes sur la foi jusqu'en 1939.
7 janvier

Jésus lui fit comprendre qu'elle mourrait en cette année.
Le secrétaire de l'Archevêque de Braga, le Père Sebastião Cruz qui la compris fort bien, la visita souvent en cette période, pour la réconforter.
La lutte pour la foi continua toujours intensément.
Dans son dernier Journal, le 2 septembre l'on peut lire :
« Dans une angoisse lancinante je répétais mes actes de foi: “Je crois, Jésus, je crois que c'est pour moi que vous êtes né, que c'est pour moi votre Jardin des Oliviers, votre Calvaire. Je crois, je crois, Jésus, je crois ! »
Mon abîme était noir et si profond que seul Dieu pouvait y pénétrer: c'est que fit Jésus. Il est descendu jusqu'à mes profondeurs, ramena à la superficie mon pauvre être et l'illumina avec quelques rayons de Sa lumière.
« Viens ici, Ma fille, lumière et flambeau du monde! Toi qui es ténèbre inégalable, tu es lumière qui brille, phare que tout illumine: la ténèbre est pour toi, la lumière, elle est pour les âmes.
Viens ici, lumière dont Je suis la source, phare dont Je suis le phare ».
Alexandrina Maria, qui avait reçu la mission de veiller sur les Tabernacles abandonnés, avait un très grand amour pour l’Eucharistie et, pour cette raison même, elle avait demandé au Seigneur de prendre son âme en un jour consacré à l’auguste Sacrement, mais elle avait aussi exprimé le désir de mourir en un jour consacré à la Sainte Vierge, envers qui elle avait un très grand amour filial.
Jésus, qui aimait la vierge de Balasar d’un amour tout particulier, n’a pas manqué de lui accorder ces deux grâces...
Le 13 octobre 1955 Alexandrina, dans la paix et le sourire aux lèvres, rendit sa belle âme à Dieu.
Toutes les roses blanches de Balasar (et même de Porto) se sont retrouvées autour d'Alexandrina

Ce jour-là était un jeudi, jour où Jésus institua le Sacrement de l’Amour, lors de sa dernière cène avec ses disciples. Mais, le 13 octobre est aussi la date anniversaire de la dernière apparition de la Sainte Vierge à Fatima.

*****
Après ce survol de la vie d’Alexandrina et des dates importantes qui ont marqué sa vie, nous pourrions entrer de pied ferme, dans un autre sujet qui nous tient à cœur, les prières de la Vénérable.
Elles sont toutes belles, car toutes sont des prières du cœur ; des prières d’un cœur simple et pur; d’un cœur aimant, comme l’épouse des Cantiques.
La plus part de ces prières peuvent être employées par chacun d’entre nous, chaque jour, car toutes peuvent être récités, voire même apprises, afin que notre âme en soit marquée d’une façon indélébile.
Les prières d’Alexandrina, comme en général toutes les prières des saints, sont des petits chefs-d’œuvre qui entraînent nos âmes vers l’infini plein de délices, vers le voisinage de Dieu, vers Dieu...
Mais ceci, pourrait être matière pour un autre entretient.
Fraternellement et humblement, je me tiens à votre disposition pour le faire, quand vous en aurez le désir et l’envie de m’entendre parler de celle que, tendrement, j’appelle ma “petite sœur du ciel”.
Souvenons-nous qu’Alexandrina Maria « est le canal » par lequel Dieu veut nous combler de bienfaits, selon la promesse qu’il lui a faite.

Alphonse Rocha

1 - Pendant un an, le Père Mariano Pinho ne fit rien, lui présentant des arguments, ce qui fut la cause de doutes et d’indicibles souffrances chez Alexandrina.
2 - “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” Saint Marc, 15,34.
3 - Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée à partir du haut; ils se dirent entre eux: « Ne la déchirons pas, mais tirons-la au sort»: afin que l’Écriture fût accomplie.” Saint Jean, 19,23-24.
4 - Il y a une relation particulière entre l’Eucharistie et la Vierge « mère de la divine grâce », parce que l’Eucharistie nous fait participer à la nature divine à travers le Corps et le Sang du Sauveur. Or la Sainte Vierge ne peut pas rester étrangère à cet accroissement de vie que nous recevons dans l’Eucharistie: en celle-ci, Marie conserve tous ses droits de Mère. Dans un certain sens on peut dire que c’est Elle qui donne l’âme à l’aliment divin. Avec le Fils de son sein Elle alimente ses enfants adoptifs (Arintero, “L’Évolution mystique”.
5 - Journal du 2 février 1945.
6 - Journal du 12 avril 1945.
7 - Journal du 22-6-1951.