samedi 25 juin 2011

LES CINQ PREMIERS JEUDIS

Demandés par Jésus à Alexandrina


La Vierge Marie avait demande à Sœur Lucie de Fatima que l’on pratique la dévotion des cinq premiers samedis de chaque mois.
À Balasar, c’est Jésus Lui-même qui demanda à la bienheureuse Alexandrina Maria da Costa, la dévotion des CINQ PREMIERS JEUDIS DU MOIS.
La mission d’Alexandrina était une mission essentiellement eucharistique et donc il était “normal” que cette dévotion, elle aussi essentiellement eucharistique, lui soit demandée.
Il n’y a guère besoin d’explications supplémentaires, car les paroles de Jésus sont très claires et bien simples…
Mettons-nous à l’œuvre, pour le salut de nos âmes, tout en rendant à Jésus un hommage sincère et filial.

“ÉCRIS TOUT CE QUE JE DIS...”

« Mon enfant,... fais que Je sois aimé... »

― Mon enfant,... fais que Je sois aimé, consolé et réparé dans mon Eucharistie. Dis, en mon Nom, qu'à tous ceux qui, remplis d'une sincère humilité et d'un fervent amour, feront, pendant les cinq premiers jeudis de cinq mois consécutifs, une bonne communion, et passeront une heure d'adoration devant mon Tabernacles, intimement unis à Moi, Je leur promets le Ciel.
Dis aussi à tous qu'à travers l'Eucharistie ils honorent mes saintes Plaies... Qu'au souvenir des mes Plaies, ils unissent celui des Douleurs de ma Très Sainte Mère. A tous ceux qui demanderont des grâces spirituelles ou corporelles, Je promets de les exaucer, à moins que celles-ci portent préjudice au salut de leurs âmes. Au moment de leur mort ma Très Sainte Mère viendra avec Moi, afin de les défendre...[1]

« Courage, ma fille... »

Courage, ma fille, courage, épouse si chère ! Offre-moi ta douleur, offre-moi ton martyre, ta croix sans pareille. Tu n'est pas seule sur celle-ci, comme je te le fais sentir : je suis avec toi et veille sur toi, ainsi que ma Mère bien-aimée. Te souviens-tu comment Elle t'est apparue dans la nuit du 16 au 17 en Immaculée Conception, titre que toi tu aimes tout particulièrement ? Elle est venue te réconforter, sans que tu le voies, Elle est venue veiller sur toi, comme une mère empressée veille auprès de son enfant endormi. Elle est venue te câliner et te couvrir de son manteau. Et toi, tu n'en a pas parlé dans le Journal que tu as dicté : je ne veux pas que tu agisses ainsi.

Avec une grande tristesse je Lui ai dis :

― Pardonnez-moi, mon Jésus : j’ai douté de moi-même, je craignais qu'il ne s'agisse que d'un rêve. O combien j'en suis attristée ! Si Vous me réprimandiez pour mes péchés, je ne serais pas davantage attristée.

― Je ne te réprimande pas pour tes manquements : ceux-ci sont permis par moi; mais je te réprimande parce que je veux que tu dises tout ce qui se passe en toi: c'est pour le bien des âmes.[2]


[1] Journal du 25 février 1949.
[2] Journal du 20 mai 1949.

vendredi 24 juin 2011

LE RÔLE DE LA VICTIME

« Ne penser qu’à Lui, ne parler que de Lui, tout souffrir pour Lui... »

J’aimerais vous dire tant de choses, mais je ne le peux pas. Jésus et la Petite-Maman vous le diront pour moi. Ils vous feront comprendre combien mon âme souffre, afin que vous ayez compassion de moi. Demandez et faites demander que du ciel me vienne toute la grâce et la force dont j’ai besoin.

Combien d’anxiétés, de tristesses, d’amertumes ; combien d’abattement dans ma pauvre âme ! Tout ce que je fais qui puisse déplaire à Jésus, je le fais involontairement. J’aimerais tout souffrir avec la plus grande perfection et avec le plus grand amour ; je n’aimerais pas blesser Jésus. Plutôt l’enfer, mille et mille fois.

Mais, mon Père, je vous le dis avec la plus grande franchise et vérité : je veux et je ne le peux pas ; je ne trouve rien de bien en moi, rien de vertueux, aucun amour pour Jésus ; je ne suis que misère, rien que misère.

Comme je serais contente si j’aimais mon Jésus et si je pouvais lui donner que de l’amour !
Dans toute cette misère que je sens en moi ne restent que le désir et une volonté très forte de ne vouloir vivre que pour Jésus, ne parler que de Lui, ne penser qu’à Lui, tout souffrir pour Lui.

Croyez, mon Père, que ceci est la réalité ; ne faites pas comme moi qui semble ne pas croire à ce que je dis.

Le démon m’en fait des bonnes !... Combien il me fait souffrir ! Combien il est méchant !

Je ne sais rien de vous, mais je sens que vous souffrez, et pas seulement pour l’interdiction de me confesser. Cette souffrance et toutes les autres dont je suis la cause, même si involontairement, forment le calvaire auquel vous avez fait allusion...

À toute la communauté mon remerciement et mes salutations. Merci pour la lettre écrite avec tant de bonté et pleine de paroles de réconfort pour me stimuler. Quand pourrez-vous venir à Balasar ? J’ai plusieurs lettres auxquelles je dois répondre, mais je ne le ferai pas sans un conseil de votre part...
——
(Bienheureuse Alexandrina Maria da Costa : Lettre du 9 avril 1945 au Père Umberto Pasquale.)

jeudi 23 juin 2011

MOMENTS DE LA PASSION

27 mars 1942

Le vendredi saint, 27 mars 1942, Jésus m’a dit :
— Ne crains pas, ma fille ; tu ne seras plus crucifiée ; la crucifixion que tu souffres est des plus douloureuses que l’histoire a pu enregistrer. [1]

— Ne me dérobez pas vos forces, Jésus, afin que je puisse décrire de la meilleure manière possible ce que j’ai souffert pendant la sainte Passion. Que votre protection et votre amour ne me manquent pas non plus à cette pauvre créature que je suis. Que tout soit pour votre plus grande gloire et pour le salut des âmes.

Mes yeux semblaient ne pas voir l’approximation de la passion. Mon abattement m’épouvantait ; l’abandon dans lequel je me trouvais semblait me conduire à la sépulture. Quel tourment ! Devoir lutter contre un monde sans vie! Votre Vie et votre Amour sont descendus sur moi, j’ai entendu votre Voix, douce et tendre :

— Ma fille, amour de Jésus, courage ! Ne crains pas. Le chemin du calvaire est presque terminé. Allons, viens, traverse les dernières épines : des blessures causées par ces épines sortiront des sources de salut. Les âmes ont besoin de tout. Jésus est heureux de ta crucifixion ; Il trouve en toi toute la réparation que l’on peut trouver sur la terre. Courage ! Jésus, avec sa Mère bénie, nous ne t’abandonnerons jamais.

J’ai cheminé vers le Jardin des Oliviers. Dans un total abandon, je remémorais vos douces paroles, lesquelles, pendant un certain temps, sont restées gravées dans mon cœur. Ensuite, à cause des coups et des mauvais traitements de la part de l’humanité, tout a disparu. Et, dans le Jardin des Oliviers, toute seule, dans un profond silence, dans la plus grande obscurité, moribonde, je cherchais à me cacher pour toujours, comme, si la terre aurait pu m’occulter à la justice du Père éternel.

Mon Dieu, mon Dieu... combien je me sens seule !

Pas la moindre brise ne soufflait. Même les feuilles des oliviers restaient immobiles, bien que les branches se courbassent jusqu’à terre en signe d’adoration.

O douleur, ô agonie de Jésus, ô amour de Jésus pour les âmes !

Mes souffrances, ô Jésus, ne m’appartenaient point ! Elles n’étaient qu’à vous, rien qu’à vous, mon Jésus.

J’ai suivi les étapes de la Passion ; ici et là je tombais écrasée par la souffrance. Très souvent j’ai invoqué : “Jésus, Petite-Maman, donnez-moi de vos forces afin que les miennes se ressourcent”.

Merci, Jésus ! Avec vous j’ai résisté.

Lors de la flagellation, protégée par votre divin Cœur, j’ai vu devant moi les bourreaux tenant en main des fouets pour châtier mon corps. À l’ombre de votre divin amour, je ne les craignais pas. Au couronnement d’épines j’ai vu entrelacer d’aiguës épines et fabriquer le casque, afin qu’il soit enfoncé sur ma tête. Je me suis élancée sur le chemin du Calvaire, sans vitalité suffisante pour arriver jusqu’au bout. Je ne pouvais pas avancer davantage : les forces m’abandonnaient petit à petit. J’ai été clouée sur la croix : à chaque coup de marteau je m’évanouissais. Le Calvaire s’était obscurci. On n’entendait plus que les soupirs de la chère Maman, étouffés par les blasphèmes : je les ressentais plus que ces derniers dans mon cœur.


[1] La dernière Passion physique soufferte par Alexandrina eut lieu le vendredi précédent, fête de Notre-Dame des Douleurs.
      La vénérable sœur Barbara de Saint Dominique est passée en trois ans de la nuit des sens à celle de l’esprit (Vie, pages 229 à 230). Elle souffrit les horreurs de l’esprit, subissant toutes les semaines les tourments de la Passion du Sauveur jusqu’à être crucifiée avec Lui et à exhaler son dernier soupir.
Alexandrina entra dans la nuit des sens vers 1937. A partir de 1938 elle souffrit la Passion physique du Seigneur jusqu’à fin mars 1942. Pendant ce temps-là les fiançailles mystiques se consumèrent. A partir de mars 1942 et jusqu’à sa mort (en 1955) elle souffrit la Passion intime et traversa la nuit de l’esprit, pendant laquelle le mariage mystique se réalisa (1944).
Sainte Angèle de Foligno  explique: « La transformation de l’âme en Dieu a trois modes d’accomplissement. La première transformation unit l’âme à la volonté de Dieu (union de conformité), la seconde l’unit avec Dieu (union mystique et fiançailles), la troisième en Dieu et Dieu en elle (union mystique et mariage).
La première transformation est une imitation de Jésus-Christ crucifié, car la croix est une manifestation de la volonté divine.
La seconde transformation unit l’âme avec Dieu. Son amour n’est plus seulement alors un acte de sa volonté; car la source est ouverte, la source des sentiments immenses, la source des immenses délices; cependant il y a encore place ici pour la parole et la pensée.
La troisième transformation fond tellement l’âme en Dieu et Dieu en elle, qu’à la hauteur immense où le mystère s’accomplit, les paroles meurent avec les pensées: celui-là sait ces choses qui les sent ». “Visions et Instructions” - Éditions Christiana - STEIN AM RHEIN; Suisse.