mardi 14 octobre 2008

AUTOBIOGRAPHIE - V


La maison où vécut Alexandrina

Après 18 mois, ma sœur ayant obtenu son diplôme, nous avons quitté Póvoa. Ma mère voulait que je continue ma scolarité, mais je n’ai pas voulu rester toute seule. Je n’avais pas appris grand chose.
Nous sommes retournées, pour quatre mois encore, habiter Gresufes,[1] où je suis née. Ensuite, nous sommes venues habiter plus près de l’église, dans une maison appartenant à ma mère, au lieu-dit “Calvário” [2]
Vers les neuf ans, quand je me levais de bonne heure pour les travaux des champs et que je pouvais être seule, je m’extasiais à contempler la nature: l’aurore, le lever du soleil, le chant des oiseaux, le gargouillement de l’eau me pénétraient et me transportaient à une si profonde contemplation qu’un peu plus j’oubliais que je vivais dans le monde. Je restais là, absorbée par cette pensée: combien grand est le pouvoir de Dieu !
Lorsque je me trouvais au bord de la mer, je m’extasiais devant cette grandeur infinie.
La nuit, en contemplant le ciel et les étoiles, je me perdais dans l’admiration des beautés du Créateur.
Combien de fois, dans mon petit jardin, j’admirais le ciel, j'écoutais le murmure de l’eau et je pénétrais chaque fois davantage dans l’abîme des grandeurs divines !
Quel dommage que je n’ai pas su profiter de ces moments-là pour m’adonner à la méditation.
Malgré mon espièglerie, j’avais une très grande peur de perdre mon innocence et de m’attirer la désapprobation de Dieu. Je me souviens d’avoir dit deux paroles que j’ai considérées comme étant un péché: j’en ai eu honte et, il m’a été très pénible de les confesser.
Je n’aimais pas les conversations malicieuses. Même si je n’en comprenais pas le sens, je menaçais de ne plus accompagner ceux qui ne seraient pas corrects. De la même façon, je m’indignais quand je voyais quelque geste déplacé. [3]

[1] Lieu-dit, faisant partie du village de Balasar, lequel est composé d’un grand nombre de ceux-ci, comme nous le verrons par la suite.
[2] Calvaire. Tel est le nom de cet autre lieu-dit, qui va être le “théâtre” d’une vie toute consacrée à Dieu. Jésus en parlera quelques fois à Alexandrina, de cette “coïncidence”. En 1832, au pied de cette petite colline, une croix de terre est apparue, à même le sol, le jour de la Fête Dieu. Le curé de l’époque la fit effacer à trois reprises et à chaque fois elle est réapparue. Alors les villageois décidèrent de construire sur celle-ci, pour la protéger, une petite chapelle dédiée à la sainte Croix. Elle existe toujours et est visité quotidiennement par tous ceux qui se rendent en pèlerinage sur la tombe d’Alexandrina.
[3] Cândido dos Santos témoigne: “Je l’ai vue, un jour, s’enfuir d’auprès d’un garçon qui lui avait adressé une parole malhonnête. Tapant de son index sur le front, elle lui dit: « Très sale, mon cher! Fais attention! »”.

Aucun commentaire: