samedi 20 septembre 2008

ALEXANDRINA ET SATAN

La fureur de Satan

Si le monde savait combien sont terribles les pièges du démon ! O combien je souffre de ses assauts ! Si seulement le monde savait ce que c'est que l'enfer, ce que c'est que la perversité et la fureur de Satan, probablement qu'il ne pécherait pas autant ! [1]
Cette nuit il s'est déchaîné contre moi. On dirait qu'il voulait tout détruire. Méchancetés, paroles et gestes inconvenants. Mon corps paraissait déjà anéanti par tant de fatigue...
— Je ne veux pas commettre de péché, mon Jésus. L'enfer plutôt que le plaisir. Ce que je veux, mon Jésus, c'est ne pas perdre un seul instant de consolation et de réparation pour Vous et pour le salut des âmes...
Ces paroles ont suffi à faire enrager davantage le démon...
Toutefois, il est parti quand il a entendu la voix de Jésus qui me disait :
— Si tu pouvais voir, ma fille, combien je suis offensé à cette heure-ci contre la vertu de pureté, tu mourrais d'horreur et de douleur. Mais ta réparation me fait oublier bien des offenses. Cette consolation je ne peux l'avoir que d'une vierge à la pureté angélique !... (...)
— Me voici prête à tout, Seigneur !...
La pureté est la vertu que j’aime le plus et pour la défense de laquelle je souffre davantage : ce, est que par votre grâce et votre miséricorde que je ne vous offense pas gravement... [2]
[Le démon dit un jour à Alexandrina] :
— Donne-toi à moi, comme tu t'es donnée à Dieu ; embrasse-moi avec amour comme tu as embrassé le crucifix. Remarque que moi je ne te fais pas souffrir, moi... et figure-toi que Dieu n'a pas de Ciel à te donner. Jouis avec moi, jouis des plaisirs de ce monde.
Il m’empêchait d'invoquer Jésus. Il se plaçait entre moi et Lui, afin que je ne L'entende pas et de surcroît, il dansait devant moi. Il me donnait ses ordres criminels et, vu que je ne cédais pas, il redoublait de fureur et je sentais comme s'il me tordait et me broyait complètement. Mon corps semblait être brisé par lui. Il ne s'agissait en fait que de sensations, étant donné qu'il ne s'approchait jamais de moi au point de me toucher. Les battements de mon cœur se chevauchaient, battaient la chamade.
Après la lutte, certaines fois, je sens comme une brise qui me rafraîchit et me remet en place tout à fait. Cette nuit il en a été de même. Tombée sur le côté, sur les coussins, et sans pouvoir me relever ni même faire le moindre mouvement, je ne résistais plus dans cette position.
Très triste, je répétais :
— Secourez-moi, secourez-moi, Jésus !
J’ai senti Jésus à côté de moi :
— Ma fille, amour de l’Amour, mon divin souffle suffit pour te relever et même à te remettre à ta place.
J’ai senti le souffle de Jésus et, au même moment, je me suis retrouvée sur les coussins.
Jésus a continué :
— Dis-moi, ma fille, que veux-tu de moi ?
— Votre amour !
— Que veux-tu que je fasse ?
— Votre divine volonté.
Jésus m’a serré doucement contre son divin Cœur et a ajouté :
— Ma volonté est que tu aies du courage dans les souffrances que je te demande et que tu répares de cette façon. Répare, répare, ma vierge pure, vierge remplie d’amour pour moi.
Peu après je me suis endormie pour un léger et bref sommeil.[3]


[1] Alexandrina vécut, mystiquement, les peines des damnés.
[2] Journal du 8 janvier 1945
[3] Journal du 11 janvier 1945

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