dimanche 14 septembre 2008

SUR LA VIRGINITÉ DE MARIE II

Sur la virginité de Marie
(suite)



Un autre exemple : Au chapitre 29 de la Genèse, verset 15, Laban appelle Jacob son frère : « Alors Laban dit à Jacob : “Parce que tu es mon frère, vas-tu me servir pour rien ? Indique-moi quel doit être ton salaire” ». Par contre, quand lit au chapitre 29, le verset 13, on s’aperçoit qu’en réalité Jacob est le neveu de Laban.
Il est possible de trouver encore bien d’autres exemples qui démontrent cette ambigüité de la langue hébraïque, comme par exemple dans le Lévitique, chapitre 10, verset 4 ; Chroniques, chapitre 23 et verset 22.
Dès lors il nous est plus facile de comprendre et de vraiment le croire, que les soi-disant “frères de Jésus”, ne sont en réalité que ses parents, ses cousins.
Nous n’avons pas encore épuisé toutes les difficultés sur ce sujet particulier. Il nous en reste encore quelques-unes que nous allons détailler, progressivement, avec l’aide de l’Esprit Saint.
Dans l’Évangile selon saint Luc, au chapitre 2, verset 7, il est dit que Jésus est le “premier-né”, ce qui laisse à penser que Marie aurait eu d’autres enfants : « Elle enfanta son fils premier-né ».
Penser que cette expression signifie que Marie aurait eu d’autres enfants, c’est se mettre dans l’erreur et faire montre d’une certaine méconnaissance des termes hébraïques, comme ci-dessus. En effet, cette expression est un terme juridique de la Bible qui désigne en effet le premier-né, qu’il y ait ou pas d’autres enfants par la suite.
Il faut savoir que la Bible affirme que tout premier-né appartient d’une façon toute particulière au Seigneur (Cf. Ex. 13, 12 et 34, 19) et que celui-ci doit, pendant les premiers mois de sa vie, être soumis à la loi du rachat telle qu’expliquée dans le Livres de Nombres, au chapitre 18, verset 16. Il n’était pas question d’attendre le deuxième enfant pour attribuer à son devancier le titre de premier-né qu’il garderait toute sa vie durant.
Un exemple pourra aider à mieux comprendre cet état de fait :
Tout récemment les archéologues ont fait la découverte d’une sépulture juive datant du premier siècle, dont la pierre tombale portait l’inscription suivante : “Ci-gît Arsinoé, morte en accouchant de son premier-né”. Elle n’en aura pas d’autres, car elle est morte en couches, et pourtant il est bien écrit sur sa tombe qu’elle est morte en mettant au monde son “premier-né”.
Une autre difficulté apparente se trouve en Matthieu 1, 25, où il est dit : « et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils ». Cela pourrait vouloir dire, quand on ne connaît pas les méandres et les nuances de la langue hébraïque, que Marie n’aurait pas connu Joseph avant le mariage, mais qu’Elle l’aurait connu après la naissance de Jésus.
Le manque de connaissance des langues dans lesquelles les évangiles — et une grande partie des autres textes de l’époque — ont été écrits, est une source d’erreur notable. En effet, sans que (jusqu’à ce que) l’on ait une connaissance approfondie de ces langues, la compréhension des textes reste imparfaite.
Sait-on seulement que les Évangiles ont été écrits en grec et araméen. Une vraie et solide connaissance de l’hébreux, du grec et de l’araméen est donc nécessaire pour une interprétation correcte des textes sacrés, voila pourquoi les traductions dignes de foi sont rares.
L’expression “jusqu’à ce que” est un hébraïsme qui signifie “sans que”. Dès lors cela veut dire que Marie enfanta “sans que” Joseph l’ait connue et que par conséquent Jésus n’est pas le fils de Joseph, mais le Fils de Dieu.
Voyons un exemple dans le Livre des Psaumes : « Son cœur est inébranlable, il ne craint pas, jusqu'à ce qu'il voie ses ennemis abattus ». Remplaçons ici l’hébraïsme “jusqu’à ce que” par “sans que”, et nous aurons compris la nuance importante : « Son cœur est inébranlable, il ne craint pas, “sans qu”’il voie ses ennemis abattus ».
Ceci signifie que s’il n’a pas craint avant, il ne craindra pas non plus après. Et, revenant à saint Matthieu et à son hébraïsme, nous pourrions corriger en disant qu’« il ne la connut pas “sans qu’elle” ait enfanté un fils » ; autrement dit, il ne la connut ni avant ni après la naissance de Jésus.
Afin que tout doute sur ce que nous venons d’affirmer puisse être levé, nous vous invitons à vérifier vous-mêmes d’autres exemples typiques de ces hébraïsmes si fréquents dans les Évangiles.
Deutéronome 7, 24 ; Sagesse, 10, 14 ; Psaume 56 (57), 2 ; Isaïe 22, 14 et encore saint Matthieu 5, 18.
Quand nous avons vérifié toutes ces preuves qui toutes confirment la virginité de notre Mère du Ciel, il nous paraît invraisemblable que de nos jours il y ait encore des croyants ― et même des catholiques ― qui doutent de cette prérogative de Marie.
Nous ne pensons pas qu’il s’agisse de mauvaise foi ― la charité chrétienne nous interdit tout jugement téméraire ― mais tout simplement d’un manque de connaissances bibliques et même linguistiques. En tout cas, pour ce qui nous concerne, nous sommes absolument certains que Marie n’est pas “une femme comme les autres”, mais bien la Mère de Jésus, la Mère de Dieu et notre Mère.
Ne soyons pas, ni les uns ni les autres de pauvres aveugles obstinés, car il est bien vrai que les pires aveugles ce sont ceux qui ne veulent pas voir.
Cette vérité que l’Église catholique défend depuis des siècles, n’est pas une “invention” des prêtres “dévots” ou des Papes “mystiques”, mais une vérité qui implique la Sagesse et la Miséricorde divines dont l’Amour n’a d’égale que la Trinité Elle-même.
Méditons et gardons comme devise perpétuelle cette exclamation de saint Irénée de Lyon ― qui fut disciple de saint Polycarpe, lequel avait connu l’apôtre Jean ― : « Qui donc, à une quelconque période, a osé prononcer le nom de Marie sans y adjoindre le qualificatif de Vierge ? » (Adv. Haeres.)
Pour conclure notre humble travail, nous rappellerons donc que “Joseph, le Charpentier” n’a pas connu Marie ni avant ni après la naissance de son “premier-né” ; que Jésus seul est Fils de Marie ; que Jacques, Joset, Jude et Simon ne sont pas les “frères du Seigneur” mais ses cousins ou parents.
« L'argument décisif de la virginité perpétuelle de Marie ― nous dit un ami très cher et prêtre de surcroît ―, c'est Jésus qui nous le donne quand il dit sur la croix : “Femme, voici ton fils”. En effet, si Jésus avait d'autres “frères”, Il ne confierait pas Marie à Jean, ni Jean n'aurait “pris Marie chez lui”, car les frères de Jésus s'en seraient normalement chargés ».
Notre souhait le plus sincère c’est que ces quelques lignes puissent aider ceux qui auraient encore des doutes sur cette partie difficile des Saintes Écritures, et rendent à Marie l’honneur qui lui est dû.


Alphonse Rocha

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