jeudi 18 février 2010

JE NE VOIS PAS DE LUMIÈRE

Méditation pour le carême

Ténèbres de la nuit, horreurs de la mort ! Continue, Jésus, le cri de la douleur, écoutez, c'est elle qui pleure, c'est elle qui en criant Vous appelle au secours. Jésus, c'est la douleur qui sent la douleur, c'est la douleur, qui n'a pas d'autre vie que la douleur :

Tout mon Jésus, tout est descendu dans la tombe, et est passé dans l'éternité. Je ne vois pas de lumière ; il me semble, ô mon Dieu, que jamais je n'ai connu de lumière, je ne sais pas ce que c'est qu'un clair de lune, la lumière du soleil, ni le scintillement des étoiles. Je ne sais pas ce qu'est la vie, ni l'amour de Jésus. Ô mon Dieu ! Comment est-ce possible cet état qui a la vie, qui a un cœur qui peut ressentir les choses, et que ressent-il ? Il sent qu'il a été déchiré et transpercé par une dure lance, sent qu'il ne peut plus être aussi profondément blessé, sent qu'après avoir été aussi maltraité, qu'il y avait encore d'autres cœurs qui l'ont encore empalé avec une autre solide lance, ravivant les souvenirs de la petite Maman des douleurs. Quelle grande cruauté et ingratitude. C'est ce que j'ai été pour Vous et pour ma petite Maman !

Mais plus encore ma douleur a des yeux qui pleurent des larmes de sang, et pleurent continuellement dans une grande amertume, ma douleur a des pieds, des mains pour être crucifiés, a une tête pour être couronnée d'épines jusqu'à pénétrer les oreilles, douleur envahissant tout mon corps. Jésus je suis dans la peur, je ne sais pas ce qui présage ma douleur. Ah quelle horreur, tout est tourmente, menaces, j'entends siffler les vents, les terribles échos du tonnerre, menaces de destruction, tous ont fui effrayés, et moi toute seule au milieu de la mer, sans bateau, sans gouvernail et sans lumière, prête à plonger pour toujours dans les abîmes de la mer. Horreur, horreur ! La tempête déchire les nuages, le Ciel s'ouvre et se révolte contre la terre. Mon Dieu, mon Jésus, qu'est-ce qui m'attend encore ? Entre Vos saints bras je m'en remets.

Alexandrina Maria da Costa: Sentiments de l'âme; 7 juillet 1944.

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