jeudi 29 septembre 2011

EXPLICATIONS SUR LE CERTIFICAT DE BAPTEME

Copie du certificat
« Le 2 avril 1904, en cette église de la paroisse de Sainte-Eulalie de Balasar, commune de Povoa de Varzim, archidiocèse de Braga, moi, Manuel Fernandes Sousa Campos, curé, j'ai baptisé un individu du sexe féminin, auquel fut donné le nom d'Alexandrina. Celle-ci est née le 30 mars de l'année en cours et est la fille naturelle de Maria Ana da Costa, journalière, célibataire, paroissienne, demeurant en cette paroisse, au lieu-dit de Gresufes. Petite-fille maternelle de José Antonio da Costa et de Maria Joaquina Leitão.
Les parrain et marraine ont été, Joaquim da Costa, marié, agriculteur et, Alexandrina Rosa Campos, veuve, employée de maison ; et, je connais personnellement chacun d’eux. »[1]
***
Deolinda, sœur d'Alexandrina et leur mère, Maria Ana
Nous venons de lire dans la transcription du certificat de baptême d'Alexandrina Maria, que Maria Ana, sa mère, était célibataire, ce qui mérite quelques explications, bien entendu.
« Le nom de son père — pouvons nous lire dans la déposition de l'un des témoins, lors du procès de béatification — était Antonio Gonçalves Saveiro. »[2]
« Celui-ci mena une vie très libre et de ses relations coupables avec Maria Ana da Costa, naquit une fille, Deolinda. Il promit bien de se marier avec la mère de l'enfant, mais quand celle-ci attendait l'accomplissement de cet engagement, lui, il s'en alla au Brésil, afin, disait-il, de gagner l'argent nécessaire pour fonder leur futur foyer », rapporte un autre témoin[3].
À son retour, de nouveau il promit le mariage et, après de nouvelles relations, une autre fille naquit : Alexandrina Maria. Avant même la naissance de l'enfant, Maria Ana se rendit à Vila do Conde[4], dans l'intention de passer ensuite à Povoa de Varzim, afin d'aviser son amant de sa grossesse et solliciter le mariage. Toutefois, lors de sa rencontre avec Saveiro, une certaine demoiselle, une rivale, à qui il avait aussi promis le mariage, vint lui « demander des comptes », sur de soi-disants ragots qui circulaient et qui en disaient long sur la fidélité de cet homme.
« Quelques semaines plus tard — raconte encore le docteur Azevedo — le mariage entre Saveiro et cette demoiselle fut célébré. À partir de cette occasion, la vie de Maria Ana changea complètement. Elle était toujours la première à entrer à l'église, le matin. Elle donna même à ses filles, une authentique éducation religieuse. »[5] « Elle s'habilla de noir, se donna une vie de grande prière et se consacra à faire le bien autour d'elle, assistant les malades. Et on peut dire que toutes les personnes qui décédèrent dans le village, furent habillées par ses soins », conclut le Père Pasquale. Celui-ci, grand connaisseur des gens et des mœurs portugaises de ce temps-là, explique encore :
« Je pense qu'il est possible de trouver des circonstances atténuantes à la fréquence des enfants illégitimes, non seulement à cette période, mais aussi dans cette région. En effet, les gens du peuple, ne considéraient pas cela comme un motif de grand scandale. »
« Maria Ana est toute à tous. Elle ne refuse pas de partager le peu de biens dont elle dispose, avec ceux qui ont encore moins qu'elle et, sa générosité finira même par dépasser ses propres moyens et, à son tour, elle aussi aura besoin de l'aide de ses voisins et amis. En effet, s'étant portée caution pour les dettes de l'une de ses sœurs, Maria Ana dut payer celles-ci », comme l'explique le docteur Azevedo et que le Père Pasquale confirme et complète en ces termes : « Elles vécurent une période de grande pauvreté à cause de la générosité de la mère, laquelle prêta de l'argent qui ne lui fut jamais remboursé, ce qui fit qu'elles parvinrent au point de presque tout perdre, y compris leur propre maison... et bien souvent la nourriture leur manqua, ainsi que de quoi se vêtir. »
Afin de gagner le pain quotidien, pour elle et ses deux filles, Maria Ana travaillait dur dans les champs, par tous les temps. Et malgré ce travail arasant, elle trouvait encore du temps à consacrer à l'éducation de Deolinda et d'Alexandrina, ce qu'elle fit aussi bien qu'elle le put. Le témoignage des voisins et amis reste unanime:
« La mère ainsi que ses filles étaient des gens honnêtes, dignes de confiance et travailleuses. »[6]


[1] Summarium.
[2] Docteur Manuel Augusto Dias de Azevedo, médecin traitant d'Alexandrina.
[3] Le Père Umberto Pasquale, deuxième directeur spirituel de la servante de Dieu.
[4] Petite ville sur le littoral, à 4 kilomètres de Póvoa de Varzim et à 17 environ de Balasar. Port de pêche.
[5] Summarium. Déposition du docteur Azevedo.
[6] Summarium. Déposition du docteur Azevedo.

Aucun commentaire: