vendredi 8 juillet 2011

JÉSUS VEUT DES ÂMES

Pauvrette que je suis, petite aveugle qui ne voit rien…

La tombe d'Alexandrina dans l'église de Balasar
Jésus donnez-moi la force pour cette fois encore chercher votre réconfort. C'est une petite fille qui vient vers son père demander de l'aide pour affronter la vie. Si les épines qui me blessent et la montagne raide de mon calvaire m'emmènent au plus grand des découragements me laissant par terre dans la nuit la plus sombre et dans les souffrances les plus lancinantes et profondes, d'un autre coté, la voix douce et suave que tant de fois se fait entendre (“Courage, ma fille, car c'est pour moi : ravis-toi, c'est Jésus”) m'oblige à me lever et à avancer malgré la fatigue. Jésus m’appelle, Il veut vos âmes. Mais par quel chemin ? Pauvrette que je suis, petite aveugle qui ne voit rien. Après m'être levée je ne vois pas la lumière sur le chemin, je n'entends pas votre voix divine qui m'appelle. Mon Dieu, si vous venez à me manquer, je n'ai plus personne ! Ayez pour moi de la compassion, voyez que les hommes ont emmené loin de moi celui qui me guidait par un chemin droit et sûr vers votre cœur divin. Combien me haïssent et me méprisent, combien me calomnient. En m'interrogeant moi même, me disant : Quel mal je leur ai fait ?  De suite me vient la pensée : Quel mal nous a fait Jésus sinon nous aimer et mourir pour nous ? Alors je me sens obligée de leur pardonner et à répéter moult fois : Pardonnez-leur mon Jésus, permettez qu'ils se convertissent et s'embrasent dans votre divin amour. Mais seulement vous, mon amour, connaissez ma douleur et mon amertume .Je me sens si seule !
J'ai eu en moi un incendie qui a tout brûlé et détruit. J'ai tout perdu. Même pas vous, mon Jésus, n'êtes descendu du ciel vers la terre pour venir dans ma petite chambre par le saint sacrifice de la Messe. Quelle nostalgie, quelle tristesse, on m'a tout volé ! Ayez pitié, Jésus, de ce petit souffle de vie, que n'est même plus comme un agonisant, que par moments peut encore respirer. Regardez Jésus, c'est pire encore. Ma respiration est plus tardive, et me semble tarder des jours et des jours ; et peu à peu je perds ma vie. Je suis comme une lumière qui s'éteint et qui jamais ne se rallumera.  Il me semble que mes yeux ont perdu la lumière de la terre, je ne peux plus vivre la vie humaine. Mais malgré tout cela j'ai confiance en vous. Laissez ma confiance aller aussi loin que possible : laissez-la augmenter dans la mesure du possible. C'est dans vos bras très saints que je me suis abandonnée, et dans votre Cœur très saint où j'ai fait ma demeure. Vivre et mourir avec vous, combien c'est doux mon Jésus ! Mais que viendra-t-il encore ? Vienne ce qui viendra, prisonnière dans les chaînes de votre amour je ne crains rien.
La tempête continue. J'entends siffler les vents furieux et destructeurs. J'entends l'écho du tonnerre que tout fait trembler. Laissez-moi Jésus, ou alors permettez que je pose pour toujours mon regard en vos divins regards, pour jamais les vôtres quitter, pour voir tout le martyre comme venant de vous, et ne rien craindre, être forte avec vous. Craindre seulement le péché et voir toujours en face de moi ma misère. Qui suis-je sans Jésus ? Comment vous ai-je rendu cet amour inégalable, avec lequel j'ai été aimée ? Pauvre de moi, comment ai-je pu oser vous offenser ?
(Bse Alexandrina de Balasar : Journal spirituel du 13 mai 1943.

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