vendredi 29 juillet 2011

LE SAINT-PERE N’EST PAS MORT

Je conservais toujours fermement ma confiance en Jésus

Après lui avoir écrit, je me suis sentie plus légère, j'avais même un certain contentement; mais pour peu de temps. Le lendemain, le courrier posté, après avoir communié je sentais une grande douleur pour Sa Sainteté et grande était ma préoccupation au sujet des manœuvres et exercices militaires et malgré toute ma confiance, ce que j'entendais dire me causait de grandes souffrances, et je disais à Notre Seigneur sans penser obtenir de réponse:

Ô mon Jésus, libérez le Saint Père, donnez la paix au monde entier, donnez, mon Jésus. Et Notre Seigneur m'a répondu:
— “Oui, Oui, ma fille, je donnerai la paix, je donnerai la paix et dans peu de temps. Aie confiance, Jésus ne te trompe pas.”
Et ensuite je continuais: Ô mon Jésus, mon Jésus, délivrez le Portugal de la guerre ! Nous ne le méritons pas mais ayez pitié de nous ! Tu le délivreras mon Jésus ? Tu délivreras le Portugal ?
— “Oui, ma fille, Le Portugal est libre, il n'entrera pas en guerre : N'ai-je pas la crucifiée de ce calvaire à côté de ma Mère bénie à soutenir le bras du Père Eternel ?”
A peu près une heure plus tard, j'ai entendu dire que nous étions envahis pas les français et qu'on avait tué le Saint Père. En entendant cette nouvelle, j'ai senti une si grande douleur qu'il me semblait que mon cœur se brisait en morceaux, je suis restée un moment sans pouvoir respirer, sans pouvoir parler et sans pouvoir prier. Avec mes yeux fixés sur le Cœur de Jésus, je me disais : Aidez-moi, Jésus, aidez-moi. Ma Petite-Maman, ne me laissez pas vaciller. J'ai offert à Notre Seigneur toutes les souffrances pour que le Saint Père soit libéré, persuadée qu'il n'était pas mort, et que ce n'était pas vrai ce que l'on disait dans notre cher Portugal. Ce fût une journée de terrible combat. Je demandais à Notre Seigneur de m'envoyer quelqu'un pour me rassurer, car je ne voulais pas L'offenser par mon découragement. Beaucoup d'heures de grande agonie sont passées. Je me sentais au milieu d'une terrible tempête que tout détruisait avec furie, et moi sans personne pour me secourir. Je fixais Jésus, je fixais notre petite Maman, je demandais toute l'aide du ciel. Notre Seigneur est venu me réconforter en disant :
— “Le Saint Père n'est pas mort ! Il vit encore et sa mission continue.”
Il m'a répété plusieurs fois, dans l'intimité de mon cœur :
— “Aies confiance, aies confiance, Jésus ne te trompe pas.”
Pourtant le démon, non satisfait de me voir souffrir, et sans rien obtenir de ma souffrance, enrageait et me répétais fréquemment :
— “Portugal en guerre, Portugal en guerre ”
Il me le disait avec tant de rage qui cela me remplissait d'effroi. Il me semblait entendre sonner plusieurs cloches pour le Saint Père; le moindre bruit me faisait penser aux pièces d'artillerie qui arrivaient au Portugal. Malgré tout cela, je conservais toujours fermement ma confiance en Jésus. Cela s'est passé le 14 octobre de 1943, et le 10 du même mois Notre Seigneur m'avait dit plus ou moins ce qu'Il m'a dit le 14. Le jour suivant, malgré que l'on m'ait dit que tout était faux, je sentais de grands moments de frayeur, car je m'attendais à ce que quelqu'un arrive pour me dire que c'était la réalité. Maudit démon qui tentait de m'ôter la paix et de me faire perdre la confiance en Celui qui ne trompe pas ni ne peut être trompé. Mon confesseur est arrivé et a tout fait pour me tranquilliser, mais c'est seulement dans la confession qu'il a réussi. Toujours désirant prier pour le Saint Père, je le faisais encore, mais peu à peu la douleur que pour lui je ressentais s'est estompée.
*****
(Bse Alexandrina Maria da Costa : Sentiments de l’âme, 11 novembre 1943)

Aucun commentaire: